Les raisons de l’éviction d’Emmanuel Faber, ex-PDG de Danone

Les raisons de l’éviction d’Emmanuel Faber, ex-PDG de Danone

Emmanuel Faber, à Paris, le 26 février 2020.

Nouveau coup de tonnerre au cœur d’un capitalisme français décidément très chahuté. Le conseil d’administration de Danone a mis fin dimanche 14 mars au soir aux fonctions d’Emmanuel Faber. Le PDG était dans le viseur de certains actionnaires qui le jugeaient responsable des mauvaises performances du géant agroalimentaire face à ses concurrents comme Nestlé ou Unilever. Gilles Schnepp, ancien patron de Legrand, entré en décembre au conseil du propriétaire d’Evian et Actimel, prend la présidence. En attendant le recrutement d’un directeur général, un tandem formé par Véronique Penchienati-Bosetta, directrice générale internationale, et Shane Grant, directeur général Amérique du Nord, assure l’intérim.

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« Danone a mandaté un cabinet de recrutement international pour mener à bien cette recherche. Gilles Schnepp et le comité de gouvernance superviseront ce processus afin de s’assurer qu’un dirigeant d’envergure internationale soit nommé », a précisé le groupe dans un communiqué lundi.

Tensions exacerbées

Cette éviction met fin à des mois de contestations révélées au grand jour en septembre 2020 avec les départs successifs de deux membres de l’état-major de Danone. En novembre, le fonds londonien Bluebell Capital avait écrit au conseil d’administration pour demander la dissociation des fonctions entre président et directeur général. Une exigence reprise en février par Artisan Partners, une société de gestion américaine, se présentant comme le troisième actionnaire du français, avec 3 % du capital.

« Les changements annoncés par Danone violent les plus basiques des standards de gouvernance d’entreprise », estime le fonds d’investissement Artisan Parners

Dans une vidéo diffusée en interne début mars, M. Faber dénonçait « des attaques inacceptables d’activistes ». Mais, ces derniers jours, les tensions s’étaient exacerbées entre lui et une partie grandissante de son « board », qui s’inquiétait de son leadership de plus en plus solitaire et autoritaire. A partir de vendredi, le conseil d’administration s’est réuni plusieurs fois, avec ou sans M. Faber, pour sortir de cette crise délétère pour Danone.

Dans un premier temps, le 1er mars, les administrateurs du groupe, très divisés eux-mêmes, avaient choisi un compromis. M. Faber avait promis d’abandonner son poste de directeur général pour devenir président, une fois une pointure recrutée à la tête de Danone. Très vite, toutefois, cette solution était apparue comme trop bancale.

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