Casinos : les syndicats s’alarment de licenciements chez Barrière
Rien ne va plus chez Barrière, le numéro un des casinotiers en France et le seul qui licencie actuellement. Mardi 26 janvier se tiendra une réunion du comité de groupe portant notamment sur l’emploi, après une série d’annonces de licenciements depuis le 17 décembre 2020 lors de comités sociaux et économiques locaux. « Il y en a 8 au casino de Cassis, 4 à Biarritz, 3 au Cap d’Agde, 6 à Dinard », égrène Jean-Christophe Tirat, secrétaire fédéral de FO Casinos et cercles de jeux, premier syndicat de ce secteur qui compte 15 000 emplois directs et 45 000 indirects. S’est ajoutée l’annonce le 21 janvier, lors du comité social et économique à Enghien-les-Bains (Val-d’Oise), d’un plan de sauvegarde de l’emploi avec 64 suppressions de postes, réparties entre le casino le plus grand de France et les deux hôtels dont l’un, l’Hôtel du Lac, ferme.
Au total, dans ce groupe qui emploie 4 000 salariés, les syndicats FO et CGT comptabilisent pour le moment 70 à 80 suppressions de postes. Et, selon nos informations, la direction ne s’est pas engagée devant eux à ne pas procéder à d’autres licenciements en 2021.
Au total, dans ce groupe qui emploie
4 000 salariés, les syndicats FO et CGT comptabilisent pour le moment 70 à 80 suppressions de postes
Une conséquence de la crise, assure le groupe alors que l’ensemble des 202 casinos de France sont fermés depuis fin octobre 2020, après cinq mois d’activité de juin à octobre 2020, et qu’ils ne disposent d’aucune perspective de réouverture. « Malgré les aides de l’Etat, Barrière se voit contraint de prendre des mesures de sauvegarde indispensables pour préserver l’avenir du groupe et l’emploi (…). Nous savons que nous ne retrouverons pas le niveau de fréquentation de nos établissements avant plusieurs mois, voire plusieurs années », souligne-t-on à la direction du casinotier.
Mais l’explication de la direction ne satisfait pas les syndicats, qui y voient « des licenciements d’aubaine ». Une expertise comptable demandée par les cinq organisations syndicales du groupe (FO, CFDT, CFTC, CGT et CFE-CGC), qui sera présentée le 26 janvier, les conforte dans l’idée « d’absence de motif économique à ces licenciements », observe-t-on à la CGT.
« Le bilan de l’année 2020 est catastrophique dans le secteur, la baisse d’activité, qui se mesure au produit brut des jeux [PJB, soit la différence entre les mises et les gains], est de 47 % », indique Philippe Bon, délégué général de Casinos de France, qui représente 156 casinos et 8 clubs de jeux. Mais « nous n’avons pas, actuellement, connaissance d’intentions de licenciements autres que dans le groupe Barrière. Cela ne veut pas dire qu’il s’agit du seul opérateur dans la difficulté. »
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