L’Etat retoque le plan de sauvegarde de l’emploi de Repetto
Repetto doit revoir sa copie. La Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) a refusé l’homologation du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) que le fabricant français de chaussures a présenté à l’automne 2020, a annoncé la CFDT, mardi 19 janvier.
Le PSE porte sur 51 postes au sein de l’entreprise, qui emploie 240 personnes en France. La société souhaite supprimer 31 postes dans son usine située à Saint-Médard-d’Excideuil (Dordogne), qui compte près de 140 salariés chargés de la production de chaussons, de pointes et de l’assemblage de chaussures à partir de tiges fabriquées au Maroc.
Une vingtaine de postes seront, par ailleurs, supprimés dans sa structure d’exploitation de 20 boutiques. Confronté à la fermeture de ses points de vente pendant les périodes de confinement en vigueur dans de nombreux pays au cours de l’année 2020, Repetto a également été touché par la baisse importante du nombre de touristes, qui constituent une grosse part de sa clientèle.
Société déficitaire
La CFDT, syndicat majoritaire au sein des instances représentatives du personnel, s’est opposée au plan de la direction, en dénonçant « un PSE au rabais », en novembre 2020. Les élus jugeaient que les conditions de départ et de reclassement du personnel promis au licenciement, dont « les mesures d’accompagnement dédiées aux formations d’adaptation », n’étaient pas suffisantes.
Le 23 novembre, Jean-Marc Gaucher, PDG et propriétaire de Repetto, avait déclaré avoir proposé « 800 000 euros pour 50 personnes » dans un entretien au journal Sud Ouest. Il rappelait aussi avoir « sauvé Repetto et développé la société » depuis sa reprise en 1999, soulignant que bien « d’autres pays, comme le Portugal (…) seraient ravis d’accueillir » la production de Repetto. Reste que sur ces trois dernières années, la société a été déficitaire.
Le dossier du PSE a été pris en charge par l’Etat le 28 décembre 2020, après l’échec des six semaines de négociations entre les élus du personnel et la direction de la marque. La Direccte d’Ile-de-France a « donné raison » aux observations des élus, avance la CFDT, en précisant que l’organisme avait rappelé que « le groupe [bénéficiait] d’une trésorerie permettant des mesures plus ambitieuses et adéquates pour l’accompagnement des salariés qui se trouvent en partie dans un bassin d’emploi restreint ». Pour le syndicat, « le groupe Repetto doit maintenant revoir sa copie et réviser à la hausse les montants des budgets pour l’accompagnement des salariés. »