Covid-19 : le couvre-feu à 18 heures alarme les commerçants
Mauvaise nouvelle pour les commerces. Le premier ministre, Jean Castex, a annoncé, jeudi 14 janvier, que sur tout le territoire « le couvre-feu s’appliquera[it] à compter de 18 heures à partir de ce samedi pour au moins quinze jours ». Tous les lieux recevant du public, dont les commerces, devront fermer à 18 heures, a-t-il déclaré. Comme depuis le 28 novembre, ces derniers ne pourront pas accueillir plus d’un client pour 8 m² de surface de vente.
Le secteur est déjà affaibli par deux confinements en 2020 et une diminution de l’envie de consommer chez les Français. « Nous comprenons les raisons sanitaires, mais il y aura un impact fort sur un certain nombre de commerces », estime Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD). « C’est une nouvelle mesure qui va d’autant plus affecter la consommation dans son ensemble qu’elle s’étend aujourd’hui à des grandes agglomérations », renchérit Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du commerce.
Une autre clientèle
« Les enseignes de l’habillement réalisent jusqu’à 20 % de leur chiffre d’affaires au-delà de 18 heures », explique M. Petiot. Les grandes surfaces alimentaires considèrent quant à elles que la nouvelle mesure pénalisera les « 30 % du chiffre d’affaires qui se font après 17 heures », selon M. Creyssel. Car le temps que les gens rentrent chez eux avant le couvre-feu, les enseignes estiment que la fréquentation des magasins baissera dès 17 heures.
Frédéric Merlin, président de la Société des grands magasins, propriétaire de centres commerciaux, explique que ses « centres de Mulhouse et Châlons-en-Champagne sont déjà touchés par des mesures de couvre-feu depuis quelques jours. Nous nous sommes adaptés en proposant à nos commerçants d’ouvrir plus tôt le matin et en communiquant avec les villes sur nos offres, mais cela ne compense pas la fermeture à 18 heures, ni en fréquentation ni en chiffre d’affaires ».
Car en fin de journée, c’est une tout autre clientèle : « Ce sont souvent des clients qui viennent après leur travail, non pas pour flâner comme en journée, mais pour faire des achats, souvent “plaisir” et généralement plus importants – une bouteille de vin, un plat au rayon traiteur, un cadeau ou une urgence avant de rentrer… Et ils ne vont pas pouvoir quitter le bureau plus tôt pour passer. » Frédéric Merlin s’inquiète également du « climat de morosité qui s’installe avec chaque période de couvre-feu, inscrivant nos clients dans un schéma de travail uniquement, où les loisirs et les achats “plaisir” ne font plus partie du quotidien ».
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