Covid-19 : le couvre-feu à 18 heures alarme les commerçants

Covid-19 : le couvre-feu à 18 heures alarme les commerçants

Un magasin de fleurs à Paris, le 24 décembre 2020.

Mauvaise nouvelle pour les commerces. Le premier ministre, Jean Castex, a annoncé, jeudi 14 janvier, que sur tout le territoire « le couvre-feu s’appliquera[it] à compter de 18 heures à partir de ce samedi pour au moins quinze jours ». Tous les lieux recevant du public, dont les commerces, devront fermer à 18 heures, a-t-il déclaré. Comme depuis le 28 novembre, ces derniers ne pourront pas accueillir plus d’un client pour 8 m² de surface de vente.

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Le secteur est déjà affaibli par deux confinements en 2020 et une diminution de l’envie de consommer chez les Français. « Nous comprenons les raisons sanitaires, mais il y aura un impact fort sur un certain nombre de commerces », estime Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD). « C’est une nouvelle mesure qui va d’autant plus affecter la consommation dans son ensemble qu’elle s’étend aujourd’hui à des grandes agglomérations », renchérit Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du commerce.

Une autre clientèle

« Les enseignes de l’habillement réalisent jusqu’à 20 % de leur chiffre d’affaires au-delà de 18 heures », explique M. Petiot. Les grandes surfaces alimentaires considèrent quant à elles que la nouvelle mesure pénalisera les « 30 % du chiffre d’affaires qui se font après 17 heures », selon M. Creyssel. Car le temps que les gens rentrent chez eux avant le couvre-feu, les enseignes estiment que la fréquentation des magasins baissera dès 17 heures.

Frédéric Merlin, président de la Société des grands magasins, propriétaire de centres commerciaux, explique que ses « centres de Mulhouse et Châlons-en-Champagne sont déjà touchés par des mesures de couvre-feu depuis quelques jours. Nous nous sommes adaptés en proposant à nos commerçants d’ouvrir plus tôt le matin et en communiquant avec les villes sur nos offres, mais cela ne compense pas la fermeture à 18 heures, ni en fréquentation ni en chiffre d’affaires ».

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Car en fin de journée, c’est une tout autre clientèle : « Ce sont souvent des clients qui viennent après leur travail, non pas pour flâner comme en journée, mais pour faire des achats, souvent “plaisir” et généralement plus importants une bouteille de vin, un plat au rayon traiteur, un cadeau ou une urgence avant de rentrer… Et ils ne vont pas pouvoir quitter le bureau plus tôt pour passer. » Frédéric Merlin s’inquiète également du « climat de morosité qui s’installe avec chaque période de couvre-feu, inscrivant nos clients dans un schéma de travail uniquement, où les loisirs et les achats “plaisir” ne font plus partie du quotidien ».

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