Emploi des jeunes : le gouvernement tente de limiter la casse

Emploi des jeunes : le gouvernement tente de limiter la casse

Des bénéficiaires du « plan jeunes », à l’Ecole hôtelière de Paris-CFA Médéric, le 19 novembre.

Tout faire pour éviter une « génération sacrifiée ». Dans la droite ligne du « quoi qu’il en coûte », le gouvernement ne ménage ni sa peine ni ses deniers, pour tenter de redonner aux 20-30 ans des perspectives, malgré la crise historique que traverse le pays. « C’est à notre jeunesse qu’on a demandé le plus gros effort », avait déclaré le président de la République Emmanuel Macron lors de son allocution du 14 juillet 2020. Sur le plan de l’emploi et du chômage, au moins, l’affirmation est exacte.

Les jeunes ont, jusqu’à présent, payé un plus lourd tribut à la crise économique que leurs aînés. En un an, entre le troisième trimestre 2019 et la même période de 2020, le nombre de chômeurs de moins de 24 ans a bondi de 16 %. Quant au taux d’emploi, il a quatre fois plus reculé dans cette catégorie que pour l’ensemble de la population.

« Les jeunes, qui sont aux marges du marché du travail, subissent plus que les autres les fluctuations conjoncturelles, explique Vladimir Passeron, chef du département de l’emploi et des revenus d’activité à l’Insee, un peu sur le principe du dernier entré, premier sorti. » Dès le début de la crise sanitaire, en effet, les entreprises ont supprimé massivement les missions d’intérim, réduit ou choisi de ne pas renouveler les CDD, où les jeunes sont surreprésentés.

La dimension sectorielle de la crise qui frappe le tourisme, l’hôtellerie, la restauration, le monde du sport et de la culture, les pénalise également, puisqu’ils sont proportionnellement plus nombreux à travailler dans ces secteurs, ne serait-ce qu’au travers de petits jobs destinés à financer leurs études.

Aides aux employeurs

« Les sorties de crise précédentes nous montrent que lorsque la reprise arrivera, les embauches des jeunes reprendront sur un rythme plus soutenu. C’est ce qu’on a déjà vu à l’issue du premier confinement, lorsque le taux d’emploi des jeunes avait repris 2,1 points en un trimestre », rappelle M. Passeron. En attendant, « prioriser les jeunes dans les plans de soutien n’est pas aberrant », souligne-t-il.

Dès la fin du mois de juillet 2020, peu après l’allocution de M. Macron et alors que le contingent annuel de quelque 750 000 jeunes, leurs études terminées, s’apprêtait à entrer sur le marché du travail, l’exécutif a lancé le plan baptisé « un jeune, une solution ».

Fin juillet 2020, alors que le contingent annuel de 750 000 jeunes s’apprêtait à entrer sur le marché du travail, l’exécutif a lancé le plan « un jeune, une solution »

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