Un mouvement de grève perturbe « L’Equipe »

Un mouvement de grève perturbe « L’Equipe »

A Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), devant les bureaux de « L’Equipe », en juin 2015.

Un appel à la grève a été lancé ce vendredi 8 janvier, à partir de 16 heures, par les syndicats du quotidien L’Equipe. L’intersyndicale (SNJ, SNJ-CGT, UFICT-CGT, SGLCE-CGT) demande « le retrait des plans de sauvegarde de l’emploi [PSE] », qui touchent le quotidien et ses magazines (L’Equipe Magazine, France Football, Sport & Style…) et qui pourraient se solder par 50 à 60 départs. Fin octobre 2020, les syndicats avaient repoussé l’accord de performance collective qui avait été proposé avant l’été ; la très grande majorité des salariés estimait alors être victime d’un « chantage à l’emploi ».

Aujourd’hui, ils s’inquiètent de « l’avenir de leurs métiers et de leurs conditions de travail », explique l’un d’eux. Les syndicats entendent, en outre, protester contre « le refus de la direction de modifier son projet et les conditions de départs des PSE », qu’ils estiment insuffisantes, notamment au regard des plans de départs conclus les années précédentes. « On a compris que la direction ne bougerait pas d’un iota », explique un délégué syndical, qui parle d’une « très grande colère » des salariés.

Des « variables d’ajustement »

Celle-ci s’est exprimée cette semaine dans de longs courriers envoyés à Jean-Louis Pelé, le directeur général du groupe, et Jérôme Cazadieu, le directeur de la rédaction. Des salariés des services de l’édition, de l’iconographie ou de la correction y détaillent les raisons de leur opposition au projet de réorganisation, qui se ferait « au détriment de [leur] excellence journalistique », estiment ainsi les éditeurs du pôle football. Jeudi 7 janvier, c’était au tour de « 115 reporters de L’Equipe, de L’Equipe Mag et de France Football » (17 des leurs pourraient quitter l’entreprise) d’interpeller leurs dirigeants, afin d’exprimer leurs « sérieux doutes sur le cap choisi ».

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Alors que des échéances olympiques se profilent (2021 et 2024), ils refusent de « négliger » le traitement des « petits sports », ou de voir le rugby moins bien suivi, alors qu’une Coupe du monde sera organisée, en France, en 2023. « Quelle est la cohérence de votre projet, où il est question de faire mieux, mais avec moins de monde ? », résument-ils, s’estimant considérés comme des « variables d’ajustement que l’on déplace et que l’on vire au gré des lignes de comptes à équilibrer ». En tout, 180 salariés auraient signé ces manifestations d’inquiétude, sur environ 220 signataires possibles.

Ce mouvement de vingt-quatre heures, qui pourrait se traduire par une non-parution du quotidien (qui, le samedi, est vendu avec l’hebdomadaire), est reconductible. Preuve que la protestation pourrait se durcir, une caisse de solidarité est en cours de création, indique l’intersyndicale. Sollicitée, la direction du groupe n’a pas souhaité réagir.

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LJD

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