Grandpuits : Total ferme la raffinerie et promet une plate-forme « zéro pétrole »

Grandpuits : Total ferme la raffinerie et promet une plate-forme « zéro pétrole »

Des salariés de la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne) en grève contre le projet de réforme des retraites du gouvernement, le 6 janvier 2020.

Total a confirmé, jeudi 24 septembre au matin, son intention de cesser le raffinage sur son site historique de Grandpuits, en Seine-et-Marne. Le groupe a détaillé aux syndicats, lors d’un comité social et économique central (CSEC) qui s’est tenu au siège du groupe, à la Défense, son projet de reconversion de la raffinerie.

Le sort du site état en suspens depuis l’annonce, en 2019, d’un audit sur l’oléoduc qui alimente la raffinerie depuis le port du Havre, le Pipeline d’Ile-de-France (PLIF). Après une première fuite en 2014, il a été le théâtre un nouvel incident en février 2019, qui a conduit à interrompre le transport de brut. Total estime que remplacer le PLIF pourrait coûter environ 600 millions d’euros. La raffinerie de Grandpuits devait en outre connaître en 2021 un « grand arrêt » – une sorte de révision générale qui intervient tous les sept ans et nécessite un arrêt complet des installations.

Le groupe a donc décidé de transformer l’activité du site plutôt que de faire réparer le tuyau. Son projet, intitulé « Galaxie », consiste à créer sur place une « plate-forme zéro pétrole ». Le groupe prévoit d’investir 500 millions d’euros pour se consacrer, à l’horizon 2024, à la production de biocarburants destinés aux secteurs aérien et routier. Cela se fera à partir de graisses animales, d’huiles de cuisson et d’huiles végétales, « à l’exception de l’huile de palme », précise Total. Une usine de « bioplastique », fabriqué à partir de sucre, biodégradable et recyclable, sera également implantée. Enfin, Grandpuits verra s’installer une usine de recyclage de plastique et deux centrales photovoltaïques.

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Les activités de raffinage devraient prendre fin dès le début de l’année 2021, et le stockage de produits pétroliers, fin 2023. L’approvisionnement de la capitale et des aéroports de Roissy et d’Orly sera désormais assuré par la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique). Le projet prévoit de maintenir 250 postes sur les 400 que compte aujourd’hui Grandpuits. Le groupe assure en outre que le chantier créera 1 000 emplois au niveau local au cours des trois années à venir.

« On craint aussi des mutations forcées »

Avant même d’avoir été informée en CSEC, la CGT s’est inquiétée des effets sur l’emploi. Total affirme qu’il n’y aura aucun licenciement, mais plutôt des départs à la retraite non remplacés et des mobilités vers d’autres sites du groupe. Mais les syndicats rappellent que, lors des reconversions des sites de Carling (Moselle) ou de La Mède (Bouches-du-Rhône), des licenciements secs avaient eu lieu chez des sous-traitants. « On craint aussi des mutations forcées, puisque, dans le département, il n’y a pas beaucoup d’autres emplois », note Adrien Cornet, délégué CGT, qui souligne que les syndicats ont l’intention de demander une expertise afin de démontrer la viabilité de la raffinerie.

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LJD

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