Plan de départs au quotidien allemand « Süddeutsche Zeitung »

Plan de départs au quotidien allemand « Süddeutsche Zeitung »

La mauvaise nouvelle leur a été communiquée à distance, par écrans interposés. Puisqu’ils ne pouvaient être réunis physiquement en raison des contraintes liées à la situation sanitaire, c’est lors d’une visioconférence organisée par leur direction que les journalistes de la Süddeutsche Zeitung ont appris, mardi 15 septembre, que cinquante d’entre eux allaient être invités à faire leurs cartons prochainement. Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, il s’agit du premier plan social annoncé dans le secteur de la presse en Allemagne.

Les candidats au départ ont jusqu’à la mi-décembre pour se signaler. Leur indemnité sera d’environ un mois de salaire par année d’ancienneté, sans pouvoir toutefois dépasser 134 000 euros au total. Ceux qui se déclareront d’ici la fin du mois d’octobre toucheront une prime supplémentaire de 30 000 euros. Aucun licenciement sec n’est en revanche prévu à ce stade, la direction de la Süddeutsche Zeitung espérant que les conditions qu’elle propose seront considérées comme suffisamment attrayantes pour que cinquante journalistes – 10 % de la rédaction – demandent à profiter de ce plan de départs volontaires.

Entre fin 2012 et fin 2019, le nombre d’exemplaires du journal vendus chaque jour est passé d’un peu plus de 410 000
à 330 000

Cette annonce n’a constitué qu’une demi-surprise. A l’automne 2019, la direction de la Süddeutsche Zeitung – quotidien le plus vendu en Allemagne après le tabloïd Bild, propriété du groupe Axel Springer – avait prévenu qu’un plan d’économies était à l’étude, en raison notamment de la baisse des ventes de l’édition papier du journal. Entre fin 2012 et fin 2019, le nombre d’exemplaires du journal vendus chaque jour est passé d’un peu plus de 410 000 à environ 330 000.

S’ils savaient qu’un plan social était programmé, les journalistes du quotidien munichois de centre gauche ont toutefois été pris de court par les annonces faites mardi. « Une chose est de promettre un chèque à dix ou quinze personnes pour qu’elles partent à la retraite un peu plus tôt que prévu. Mais cinquante départs, c’est différent. On n’a jamais vu ça », confie un membre de la rédaction.

Le coup est d’autant plus rude qu’il intervient alors que la rédaction a été mise pendant trois mois au chômage partiel

Pour les journalistes de la Süddeutsche Zeitung, le coup est d’autant plus rude qu’il intervient alors que la rédaction – comme d’autres en Allemagne – a été mise pendant trois mois au chômage partiel en raison de l’épidémie de coronavirus. « D’abord le chômage partiel, pour lequel l’entreprise a touché des aides de l’Etat, et puis maintenant l’annonce de ce plan social : coup sur coup, ça fait beaucoup », explique l’un d’entre eux.

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LJD

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