Licenciements, plans sociaux… le plus fort de la crise attendu en 2021

Licenciements, plans sociaux… le plus fort de la crise attendu en 2021

A l’agence Pole Emploi de Montpellier, en 2019.

« Que ce soit du côté des faillites, des plans sociaux ou de l’emploi, la crise a jusqu’ici produit des effets de second ordre au regard du potentiel de destruction de capacités que suppose le niveau actuel d’activité » : dans une étude publiée mercredi 16 septembre, intitulée « Une rentrée économique sous perfusion », le cabinet d’études économiques Xerfi est limpide.

Sur le front social, le nombre de victimes du Covid est encore contenu. Mais lorsque les perfusions, qui prennent ici la forme de mesures d’urgence (PGE, reports de charges, aides sectorielles…) et du vaste dispositif de chômage partiel, seront retirées, le taux de mortalité des entreprises et les emplois perdus connaîtront un pic. « L’épreuve de vérité viendra quand tous les moratoires mis en place vont venir à expiration », reconnaît un expert de la Banque de France.

715 000 emplois détruits

Du côté de l’emploi, « le point bas » devrait être atteint vers le premier semestre 2021, comme l’a rappelé Olivier Garnier, directeur général chargé des études et des relations internationales de la banque centrale. Les plans sociaux annoncés depuis le 1er mars représentent 51 000 ruptures de contrats de travail, soit près de trois fois plus que sur la même période en 2010, un chiffre auquel il faut ajouter un peu plus de 2 900 « petits » licenciements collectifs. Sur le premier semestre de l’année, quelque 715 000 emplois ont été détruits, un bilan finalement contenu au regard de l’ampleur de la baisse d’activité.

Au second semestre, ce chiffre ne devait évoluer qu’à la marge : les emplois détruits à la fin de l’année ne dépasseraient pas le chiffre de 800 000. Certes, la baisse de la prise en charge par l’Etat de l’indemnisation du chômage partiel, initialement fixée au 1er octobre − mais dont la mise en œuvre doit être repoussée au 1er novembre, sous réserve de la parution du décret d’ici à fin septembre − devrait entraîner des suppressions de postes. Mais, par ailleurs, certains secteurs dont l’activité est redevenue quasi normale ont recommencé à embaucher, récréant des emplois − notamment en CDD ou intérim − perdus pendant le confinement.

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« Le tertiaire marchand, par exemple, devrait fortement se redresser au troisième trimestre 2020 », précise Vladimir Beauceron, directeur du département emploi et revenus d’activité à l’Insee. Le même phénomène se poursuivra en 2021, avec des destructions d’emplois dans les secteurs les plus en difficulté, mais une reprise nette par ailleurs. La Banque de France estime même que les emplois créés seront plus nombreux que les emplois détruits, avec un solde positif en fin d’année 2021 de 125 000 emplois supplémentaires. Une étude publiée jeudi 17 septembre par BPI France confirme l’optimisme relatif des patrons de PME ou d’ETI (entreprises de taille intermédiaire) quant à la reprise. Sur l’emploi, l’investissement ou la trésorerie, « les résultats sont étonnamment bons », constate Baptiste Thornary, chef économiste de BPI. Près de trois patrons d’ETI sur quatre (71 %) et un patron de PME sur deux (47 %) disent s’attendre à un « retour rapide à une activité normale », c’est-à-dire dans les six mois.

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LJD

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