Le groupe parapétrolier CGG supprime un quart de l’effectif de son siège
« La crise du Covid-19 n’est qu’un prétexte pour jeter les gens quand on n’a plus besoin d’eux » : Irène Huard, déléguée CGT de l’entreprise CGG, juge inacceptable la nouvelle réduction d’effectifs prévue par le groupe parapétrolier. Jeudi 3 septembre, à l’appel des syndicats majoritaires CGT et CFDT, près de 80 salariés de CGG étaient réunis devant le bâtiment Galileo de Massy (Essonne), à la fois siège social de l’entreprise et centre d’imagerie, pour protester contre un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui prévoit la suppression de 94 des 364 postes du site francilien.
L’ex-Compagnie générale de géophysique, qui emploie près de 4 000 personnes dans le monde, est un des pionniers de son secteur. Depuis sa création en 1931, elle est spécialisée dans l’exploration des sous-sols pour le compte de grandes compagnies pétrolières et gazières : via l’analyse de données sismiques, l’entreprise produit des images de puits d’hydrocarbure. Mais depuis une dizaine d’années, les grands groupes ont réduit leurs investissements, et CGG a abandonné ses activités maritimes.
Un marché du pétrole en crise
Alors que l’entreprise présentait à nouveau des signes économiques encourageants, avec des embauches en 2019, la crise sanitaire sonne comme un coup de grâce : la baisse de la demande et du prix du pétrole brut liée au Covid-19 a entraîné une réduction drastique de l’activité.
« Nous avions prévu d’être en croissance en 2020, mais les dépenses de nos clients ont baissé de 25 % », assure Christophe Barnini, directeur de la communication de CGG. Selon lui, la raison de ce PSE est conjoncturelle, puisque la « forte dégradation des activités du groupe » est liée à la chute des commandes des compagnies pétrolières. L’entreprise qui avance une baisse de chiffres d’affaires de 30 % en 2020 devrait réorganiser sa stratégie globale dans les prochains mois.
Les syndicats pointent du doigt une décision prématurée, et dénoncent des mesures qui, selon eux, témoignent davantage d’impératifs « purement financiers » de court terme que d’une réelle volonté de sauvegarder les emplois. Ils s’interrogent surtout sur la volonté de la direction de maintenir l’entreprise en France.
L’avenir du site menacé
« On se pose des questions sur la pérennité du site : il y a cinq ans, on était plus de 900, et nous ne serions plus que 270 après ce nouveau plan », s’inquiète Thierry Coléou, délégué CFDT de CGG. Le site de Massy a en effet déjà connu deux plans de restructuration en 2016 et 2018, qui ont coûté leur emploi à près de 500 salariés. Dans une clause de la dernière restructuration financière de l’entreprise en 2018, la direction s’était engagée auprès de l’Etat à maintenir sa gouvernance en France jusqu’en 2022 au moins.
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