Télétravail : le patronat peu pressé de négocier un accord

Télétravail : le patronat peu pressé de négocier un accord

Le télétravail, qui s’est développé de façon massive pendant le confinement, sera-t-il bientôt régi par de nouvelles dispositions applicables à tous les employeurs ? Les organisations de salariés le réclament mais le patronat, lui, traîne les pieds. C’est d’autant plus urgent pour les syndicats que la rentrée se place sous le signe d’une reprise de l’épidémie. Or, cette forme d’activité « participe à la démarche de prévention du risque d’infection au SARS-CoV-2 et permet de limiter l’affluence dans les transports en commun », comme le rappelle la dernière version du protocole sanitaire en entreprise, publiée lundi 31 août, par le ministère du travail.

Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, « en appelle à la responsabilité du Medef ». Dans un entretien au Monde daté du 3 septembre, il demande « une vraie négociation (…) pour encadrer rapidement cette pratique ». Si le télétravail « se redéploie sans règles négociées, ça va être une catastrophe », prophétise-t-il.

Lire l’entretien avec Laurent Berger : « Les plus précaires ne doivent pas être les oubliés du plan de relance »

Au début du mois de juin, les partenaires sociaux ont lancé une concertation sur le sujet, à l’initiative du Medef. Ils devaient, de nouveau, se réunir, en visioconférence, mercredi après-midi, pour aborder cette thématique. Mais les rencontres n’ont pas vocation à déboucher sur un accord national interprofessionnel (ANI), avec une batterie de normes s’imposant aux entreprises.

Il s’agit plutôt de « conduire collectivement un travail de diagnostic », avec l’idée de parvenir, si possible, à « porter dans le débat public une position paritaire », précisait Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, dans une lettre adressée, le 14 mai, à ses homologues syndicaux et patronaux. Une approche qui n’a, semble-t-il, pas changé depuis. « Nous avons encore deux réunions, cette semaine et la semaine prochaine, indique M. Roux de Bézieux. Quand le diagnostic sera finalisé et surtout partagé, il sera temps de discuter pour voir s’il y a matière à accord. »

Vice-président de la Confédération des petites et moyennes entreprises, Eric Chevée se montre encore plus tranché : pour lui, il n’y a nullement besoin d’édicter de nouvelles obligations. « Nous ne voyons pas en quoi l’arsenal réglementaire et législatif, aujourd’hui en vigueur, serait défaillant », affirme-t-il, en faisant remarquer que de très nombreux accords sur le télétravail ont été signés récemment, au sein de sociétés. Et les enquêtes d’opinion montrent, à ses yeux, qu’une écrasante majorité de salariés sont satisfaits. « Le dispositif actuel permet de fonctionner, y compris dans une période de crise », assure-t-il.

Il vous reste 52.51% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.