Une rentrée masquée qui devra être zen
Carnet de bureau. « Les salariés sans masque ne rentreront plus dans l’entreprise. Ils doivent comprendre que même si la distanciation est respectée, il faut la barrière du masque », explique Audrey Richard, la présidente de l’Association nationale des DRH (ANDRH). Pour réduire les risques de contamination du Covid-19, à la mi-août, le premier ministre Jean Castex envisageait de généraliser le port du masque sur le lieu de travail.
C’est chose faite depuis le 1er septembre. Dans les espaces de travail clos et partagés, il est désormais obligatoire de porter un masque « grand public » en tissu pour la population générale, et masque à usage médical pour « les personnes à risques de formes graves de Covid-19 », selon les recommandations du Haut conseil de la santé publique.
« Tout est préférable au reconfinement », avait souligné le patron des patrons, Geoffroy Roux de Bézieux, à l’Université d’été du Medef, le 26 août. « Les DRH sont satisfaits qu’il y ait enfin des consignes. Les entreprises savent s’adapter rapidement, elles l’ont prouvé avec la généralisation du télétravail. Depuis une semaine déjà, on se préparait au port du masque obligatoire pour tous, en commandant les masques, en informant les managers sur les nouvelles pratiques dans les open spaces, en listant quels masques seraient distribués à qui et combien », témoigne Audrey Richard.
Un coût supplémentaire
Il ne leur manquait plus que les annonces gouvernementales sur les situations particulières restées en suspens jusqu’au 31 août. Des plateaux télé au garage du coin, en passant par les chantiers du BTP, les dérogations étaient très attendues.
Car nombre d’entrepreneurs voient l’obligation du port du masque comme une nouvelle contrainte et un coût supplémentaire dans un contexte économique difficile. « Pour mille salariés, c’est un budget de 20 000 euros jusque fin décembre », estime Audrey Richard. Il faut renouveler les stocks et assurer le nettoyage de ce qui est désormais considéré comme un équipement individuel à la charge de l’entreprise. « Pour régler le problème, certaines entreprises font le choix du 100 % de masques jetables, d’autres contractualisent avec des pressings, à chacun sa solution », explique la présidente de l’ANDRH.
Mais « la seule chose qui compte », comme disait Boris Vian, c’est que le salarié soit protégé. Or une étude de chercheurs de l’Université d’Oxford (Royaume-Uni) et du MIT (Massachusetts Institute of Technology, aux Etats-Unis), publiée la semaine dernière par la revue médicale BMJ (British Medical Journal), révèle que la seule prise en compte du masque est insuffisante.
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