Des congés d’été a minima

Des congés d’été a minima

« Les scénarios sont très différents d’une entreprise à l’autre, mais concrètement l’heure est à la réduction des congés d’été, pris de préférence par roulement. »

Carnet de bureau. Les congés d’été, passés de deux à cinq semaines en 1936, pourraient-ils revenir à deux semaines en 2020 ? Les retours des salariés sur site s’accélèrent, mais les entreprises manquent de personnel : garde d’enfants encore instable, arrêts maladies, etc. Selon le ministère du travail, 7,1 millions de salariés étaient encore en activité partielle en avril, dont 17,9 % dans le commerce, 15,8 % dans les services administratifs et scientifiques, 13,7 % dans l’hôtellerie-restauration et 13,9 % dans la construction, pour les activités les plus concernées.

Pour relancer l’économie, il faut « travailler et produire davantage », a déclaré Emmanuel Macron, le 14 juin. Les entreprises veulent certes rattraper le temps perdu et être le plus réactives possible pour répondre à la demande au fur et à mesure que les carnets de commandes se reconstituent, mais elles doivent aussi tenir compte de l’épuisement des équipes dans la réorganisation du travail.

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Le lendemain de l’allocution présidentielle, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, écartait l’hypothèse de demander aux Français de renoncer à des jours de congés. Pourtant, pour résoudre l’équation compliquée de la période estivale, les entreprises se réfèrent à l’ordonnance du 25 mars, qui les a autorisées à se pencher plus arbitrairement qu’à l’accoutumée sur la répartition des congés annuels, dans la limite de six jours, et aux accords de performance collective, qui permettent de modifier la durée du travail et son organisation, et donc les RTT. Des accords d’entreprise sont ainsi négociés voire signés pour tenter d’organiser la présence des salariés cet été, en limitant la casse sociale.

Contre-exemple allemand

Les scénarios sont très différents d’une entreprise à l’autre, mais, concrètement, l’heure est à la réduction des congés d’été, pris de préférence par roulement. Dans les TPE, l’accord se fait de gré à gré : David Chastagner, gérant de S2ME, spécialisé dans l’agencement de magasin, ne prendra pas de congé et ses douze salariés n’auront que deux semaines. « Cela a été très bien accepté, ils jouent le jeu, ils ont compris l’impact économique », affirmait-il sur BFM-TV, début juin. Chez PSA, quatre syndicats sur cinq ont validé, début avril, l’accord, qui a diminué de trois à deux semaines consécutives les congés d’été. « C’est une remise en cause brutale de nos congés d’été », a estimé Jean-Pierre Mercier, délégué de la CGT, qui a refusé de signer.

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LJD

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