« Nouvelles Vibrations » : Les leçons de Beyoncé, Deep Purple et Sinatra aux DRH
Le livre. Que viennent faire Beyoncé, AC/DC, Rihanna, Frank Sinatra, Metallica, ou encore Daft Punk dans un ouvrage de recherche en management ? Et si on pouvait revisiter l’histoire des artistes et de leurs créations afin de « tester la robustesse de théories managériales, d’étendre leur champ d’application et de les enrichir » ? Voici le défi relevé par Nouvelles vibrations (EMS Edition), d’Albéric Tellier.
Lorsque le groupe Deep Purple enregistre Machine Head en 1972, l’album est jugé trop court aux yeux du manageur, qui annonce aux cinq musiciens : « J’ai une mauvaise nouvelle. Il manque sept minutes de matériel et il ne nous reste que vingt-quatre heures. » Dans la précipitation est composé Smoke on the Water, qui deviendra un classique du répertoire du groupe avec l’un des plus célèbres riffs de guitare de l’histoire du rock.
La musique enregistrée est une industrie, et les artistes doivent souvent faire des compromis et intégrer les exigences des responsables chargés de leur carrière. « Les œuvres qui arrivent aux oreilles du grand public sont la résultante de cette confrontation entre des ambitions artistiques et des impératifs de différentes natures qui les contraignent autant qu’ils les stimulent », souligne l’auteur, professeur à Paris-Dauphine en management de l’innovation.
L’ouvrage aborde dans le détail l’histoire de vingt-six disques. Qu’ils aient été enregistrés dans les années 1950 dans les studios de Nashville, ou conçus grâce aux technologies les plus récentes lors de writing camps, « les disques abordés dans cet ouvrage ont pu arriver à nos oreilles parce que leurs créateurs, en plus de leur talent, ont su faire preuve d’une grande capacité à convaincre des responsables de maisons de disques de leur attribuer des moyens pour écrire, composer, enregistrer… »
Un voyage au cœur des studios
Cette « face cachée » de l’industrie musicale n’est quasi jamais abordée dans les biographies et essais sur la carrière des artistes. L’ouvrage comble ce manque grâce à un voyage « au cœur des studios, dans les coulisses des salles de concert, chez les disquaires et dans les bureaux des labels, en compagnie de quelques théoriciens de l’organisation. »
La musique a été l’une des toutes premières industries à connaître de profonds bouleversements avec l’arrivée de la technologie numérique qu’elle a cherché à exploiter dès le début des années 1980 avec le lancement du Compact Disc. Ces technologies entraînent une remise en cause des pratiques et favorisent l’arrivée de nouveaux acteurs.
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