Un plan de sauvetage pour Nausicaà, le plus grand aquarium d’Europe
« Enfin les gamins crient à nouveau dans les allées et s’émerveillent ! », lance le directeur général de Nausicaà. Déserté pendant 83 jours, le centre national de la mer installé face à la plage de Boulogne-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais, reprend doucement son rythme. Un protocole validé par la préfecture limite à 1 700 le nombre de visiteurs en instantané, pour permettre une surface de 4 mètres carrés par personne. On est loin de la jauge maximale habituelle de 5 800 visiteurs. « Ça reprend tout doucement depuis le 4 juin, et ça monte chaque jour », note le directeur Philippe Vallette, encore inquiet.
Dès l’entrée, un cheminement jaune indique au sol le sens de circulation pour éviter que les gens ne se croisent. Des autocollants sur les aquariums invitent le public à ne pas toucher les vitres. Le port du masque est obligatoire, et il est fortement conseillé de réserver sa place sur Internet.
60 000 animaux
En une semaine, le deuxième site touristique payant le plus fréquenté au nord de Paris est passé de 350 entrées par jour à la réouverture à 1 000. C’est peu. Habituellement, juin est composé à 80 % de scolaires. Comme la clientèle anglaise, les écoliers ont déserté. Mais la récente réouverture des frontières avec les voisins belges, qui composent 20 % de la clientèle habituelle, est une bonne nouvelle. D’ailleurs, la fréquentation est plus importante le week-end. « On fait la moitié de d’habitude, précise M. Vallette, océanographe. Et on est incapable de prédire la suite. »
L’avenir s’annonce plein d’incertitudes. Fin mai, le maire de Boulogne-sur-Mer, l’ancien ministre Frédéric Cuvillier, annonçait sa crainte de voir Nausicaà déposer le bilan. En effet, même sans visiteurs, la vie a continué dans les aquariums et les dépenses n’ont pas cessé. Une équipe réduite de vingt-cinq soigneurs, contre quarante habituellement, s’est relayée auprès des 60 000 animaux. Au plus fort de la crise, 180 salariés sur les 250 contrats à durée indéterminée ont été placés en chômage partiel.
La communauté d’agglomération du Boulonnais a validé une aide d’urgence de 4 millions d’euros
Pour compenser les millions d’euros de pertes, la structure boulonnaise s’est tournée vers les aides proposées par l’Etat, comme celle du ministère de la transition écologique et solidaire, qui a accordé aux aquariums un coup de pouce de 30 euros par mètre cube, soit près de 500 000 euros. Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi d’environ 1 million d’euros devrait quant à lui être payé d’avance. Et des exonérations de charges patronales ont également été annoncées.
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