A la barre du tribunal, Sy décroche Naf Naf
Sy met la main sur Naf Naf. Après avoir obtenu l’enseigne Sinequanone à la barre du tribunal, en 2019, le fabricant de prêt-à-porter a été désigné, vendredi 19 juin, comme repreneur de l’enseigne de mode féminine fondée en 1973. Le fournisseur de Naf Naf met ainsi la main sur 125 de ses 160 succursales et s’est engagé au « maintien de 944 emplois ». « La reprise par Sy Corporate France permet de conserver 75 % des emplois », se félicite l’entreprise par communiqué. En outre, le fabricant qui exploite deux usines en Turquie et en Tunisie maintiendra les contrats d’affiliation des 75 boutiques exploitées en partenariat sous l’enseigne Naf Naf.
« Nous sommes très heureux d’accueillir Naf Naf et ses équipes au sein du groupe SY », a fait valoir Selçuk Yilmaz, président et cogérant de Sy Corporate France, par communiqué, vendredi 19 juin. Luc Mory, président de Naf Naf, qui soutient le candidat retenu et sera associé au capital de la nouvelle entité, s’est déclaré soulagé « tout en étant triste pour les collaborateurs qui ne sont pas repris ». Environ 300 des employés de l’enseigne devraient perdre leur emploi dans les semaines qui viennent.
Un marché compliqué
Les juges du tribunal de commerce de Bobigny ont préféré l’offre de Sy à celle présentée par le groupe Beaumanoir. Celui qui est, par ailleurs, candidat à la reprise partielle de l’enseigne La Halle, placée en redressement judiciaire, début juin, proposait de reprendre 704 personnes et 170 boutiques.
Pour un montant de 52 millions d’euros, Naf Naf avait été vendue par le groupe Vivarte en 2018 au groupe chinois La Chapelle, fabricant et distributeur d’habillement qui assurait pouvoir hisser son chiffre d’affaires à 300 millions d’euros, puis 500 millions d’euros sous cinq ans. Peu après, ce dernier avait subi de plein fouet la baisse de la consommation en Chine puis traversé une crise financière sans précédent, à l’été 2019. Faute d’apport de cash de la part de son actionnaire, l’entreprise Naf Naf avait été placée sous procédure de conciliation, avant de chercher de nouveaux actionnaires début 2020, sous la pression de ses créanciers. La crise liée au coronavirus, qui a obligé l’enseigne a fermé ses magasins mi-mars pour respecter les mesures de confinement de la population française, a précipité sa chute. Mi-mai, elle a été placée en redressement judiciaire.
A en croire M. Mory, l’enseigne de prêt-à-porter féminin dont le chiffre d’affaires a atteint 206 millions d’euros en 2019 aurait trouvé « avec SY Corporate France un actionnaire qui permet d’envisager son avenir avec sérénité ». Le marché français de l’habillement sera cependant fort compliqué dans les mois à venir. Les ventes ont chuté de 24 % en mai, selon l’Institut français de la mode. Pour les cinq premiers mois de l’année 2020, l’activité est en retrait de près de 30 % par rapport à la même période de 2019.
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