Education nationale : le sprint final pour affecter les enseignants
« A Jules-Verne, il me manque un poste en petite section, et il m’en faudra un autre à Jaurès-2 ! » C’est une étrange liste de courses qu’égrène Isabelle Paulet, inspectrice des écoles primaires du secteur Pierrefitte-Villetaneuse, dans les bureaux départementaux de l’éducation nationale à Bobigny (Seine-Saint-Denis). A une autre table, Alain Gorez, chargé du secteur Livry-Gargan – Pavillons-sous-Bois, est sans nouvelles de cinq « nouveaux », des enseignants stagiaires tout juste admis au concours. L’inspecteur est confronté à un véritable jeu de piste, puisqu’il s’agit de croiser les informations pour retrouver la trace des absents et tenter de comprendre s’ils ont l’intention de se présenter en classe le jour J.
Lundi 3 septembre, l’enjeu pour l’institution est de taille : au plan national, 880 000 enseignants reprennent le chemin de l’école, de même que 12 millions d’élèves. En Seine-Saint-Denis, où nul n’a oublié la « rentrée catastrophe » de 2014 et sa quinzaine de classes restées sans enseignant plusieurs semaines durant, la pression est forte : achever la répartition des 12 000 enseignants du premier degré que compte le département, afin de s’assurer que, lundi matin, il y aura bien un professeur dans chaque classe.
Cette salle, le directeur d’académie, Christian Wassenberg, l’appelle en riant « la ruche ». La dernière semaine d’août, 34 inspecteurs d’académie chargés des 830 écoles maternelles et élémentaires de Seine-Saint-Denis y défileront, pour une heure environ, devant les représentants des services « mouvements » et « remplacements » du département. Stagiaires disparus dans la nature, d’autres qui n’ont pas validé leur master 1, congés longue maladie imprévus, congés maternité qui auraient dû être prévus mais ne l’ont pas été, demi, tiers, quart temps qu’il faut absolument combler… Les problèmes à régler ne manquent pas.
A trois jours ouvrés de la rentrée scolaire, les services parent donc au plus…