L’organisation du travail et les failles du management
Mais dorénavant aux urgentistes, « les salariés se plaignent moins de manquer de moyens matériels pour faire correctement leur travail que de la perte d’autonomie dans l’organisation de leur travail », déclare la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares). Un déclin confirmé par le baromètre Malakoff Médéric Humanis sur la santé et la qualité de vie au travail publié mercredi 18 septembre. Seul 25 % des travailleurs y déclarent avoir la possibilité de prendre des décisions. Une déficience qui devrait alerter les DRH.
Car la dégradation du pouvoir d’agir des travailleurs sur les situations et sur eux-mêmes crée « des déséquilibres dommageables à la qualité du travail comme à la santé des travailleurs », explique Philippe Zawieja, chercheur en santé au travail à l’université de Sherbrooke (Canada) et co-auteur du Dictionnaire des risques psychosociaux (Seuil, 2014). La situation critique dans les hôpitaux aujourd’hui, comme à France Télécom hier, nous en rappellent cruellement les enjeux.
Le changement de la nature du travail
Après des années d’analyse sur les dégâts des « normes » le travail est donc à nouveau « empêché » par l’organisation du travail et les failles du management, qui a pourtant su bonifier l’ambiance au travail, ces dernières années, en diminuant significativement les comportements hostiles qui ne touchent plus que 15 % des salariés, contre 22 % en 2010, note la Dares. Le Baromètre Malakoff Médéric confirme que les entreprises s’occupent de plus en plus du bien-être de leurs salariés. Mais l’accroisseement du rythme de travail augmente la difficulté. Les transformations digitales sont passées par là.