Le patron de General Electric France, pointé par une enquête pour « prise illégale d’intérêts »
Delphine Batho note le fait que Hugh Bailey a été conseiller en financement des exportations au cabinet de Macron lorsqu’une aide de 70 millions d’euros a été accordée à GE.
Le parquet de Paris a ouvert début septembre une enquête préliminaire pour « prise illégale d’intérêts » visant Hugh Bailey, le directeur général de General Electric France, a-t-on appris mardi de source judiciaire, confirmant une information de L’Obs. L’enquête, effectuée par l’Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales (OCLICCF), a été ouverte la semaine dernière.
Ex-conseiller d’Emmanuel Macron au ministère de l’économie, pour les affaires industrielles et le financement à l’export entre 2014 et 2016 – époque où le président de l république dirigé le rachat de la branche énergie d’Alstom par le géant américain General Electric en 2015 –, Hugh Bailey a été dénommé DG de GE France en avril. Il avait rejoint le groupe, en 2017, en tant que directeur des affaires publiques de GE France.
Signalement de Delphine Batho
L’ouverture de cette enquête fait suite à un demande de la députée (Génération écologie) Delphine Batho. Elle dénonçait la nomination de M. Bailey à la tête de General Electric (GE) France alors que M. Bailey avait eu à traiter des dossiers relatifs à cette entreprise quand il travaillait au ministère de l’économie.
Dans un courrier révélé par L’Obs, Mme Batho relevait qu’« une aide de 70,3 millions d’euros a été accordée à General Electric Energy Product, dont le siège est à Belfort (…) pour l’achat de quatre turbos alternateurs pour une centrale à cycle combinée à Bazian en Irak, au premier semestre 2016 ».
GE a déclaré son plan de suppression de 1044 postes en France, dont 800 à Belfort dans l’entité turbines à gaz, suscitant une vague d’indignation de la part des syndicats qui veulent que GE n’a pas respecté ses engagements envers l’Etat.
En rachetant, en 2015, le pôle énergie d’Alstom pour 9,7 milliards d’euros, le géant américain s’était engagé à conserver les emplois en France durant au moins trois ans.