Les sapeurs-pompiers haussent le ton face au ministère de l’intérieur
Ils demandent la mise en place rapide d’un numéro d’urgence unique, le 112, et des mesures concrètes face aux agressions dont ils sont de plus en plus souvent victimes.
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Ce sont habituellement les éléments les moins turbulents au sein de cette Cocotte-Minute sociale qu’est le ministère de l’intérieur. Les sapeurs-pompiers ont cependant décidé, en cette rentrée, d’exprimer avec davantage de force leurs revendications et entendent, à l’instar de leurs collègues policiers ou gendarmes, obtenir rapidement des réponses, positives de préférence.
La Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) tient son congrès à Vannes du 18 au 21 septembre. Elle tente de faire monter la pression sur le gouvernement avant cette grand-messe conclue par un discours de Christophe Castaner, le ministre de l’intérieur. Forte de ses quelque 280 000 adhérents, l’institution est la seule à pouvoir incarner une parole collective au sein d’une profession fragmentée entre les pompiers volontaires (190 000 personnes), professionnels (40 000 personnes), les jeunes (25 000 personnes), les membres de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris et ceux du bataillon de marins-pompiers de Marseille, deux unités qui bénéficient d’un statut militaire à part.
Les doléances des « rouges » sont connues et font l’objet de discussions interministérielles depuis plusieurs années. Au premier rang desquelles se trouve celle sur la mise en place d’un numéro unique pour les appels d’urgence, commun au SAMU, aux pompiers et à la police. Un sujet d’achoppement entre le ministère de la santé, dont dépendent les SAMU départementaux, et l’intérieur, qui gère la sécurité civile et les forces de l’ordre. Les pompiers réclament la mise en place du 112 au niveau national, qui remplacerait (comme c’est le cas dans beaucoup de pays voisins) les actuels 15 (SAMU), 17 (police) et 18 (pompiers).
« Phénomène de stress »
L’enjeu est de mieux répartir les interventions d’urgence et d’éviter la « sursollicitation », quand les sapeurs-pompiers se déplacent pour des missions qui ne relèvent souvent pas de leurs compétences. « De soldats du feu, on s’est transformés en techniciens de secours, déplore le colonel Grégory Allione, président de la FNSPF et patron des pompiers des Bouches-du-Rhône. On répond à la demande de santé des territoires, ce qui n’est pas notre rôle. Ça a un impact sur le moral des troupes, qui se démobilisent. » Si les chiffres ne montrent pour l’instant pas de désaffection massive dans les rangs, les professionnels du secteur craignent que les vocations se tarissent, notamment dans les jeunes générations qui pourraient être tentées par le volontariat.