Laurent Berger : « Tant mieux si nous sommes écoutés »
Le secrétaire général de la CFDT se félicite, dans une interview au « Monde », de « l’ouverture » que constitue, selon lui, le changement de pied d’Emmanuel Macron sur la réforme des retraites.
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Dans une interview au Monde, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, se félicite de « l’ouverture » que constitue, selon lui, le changement de pied d’Emmanuel Macron sur la réforme des retraites. Lundi 26 août, sur France 2, le chef de l’Etat s’est éloigné de la proposition du haut-commissaire chargé du dossier, Jean-Paul Delevoye, d’instaurer un âge pivot dans le futur système. Et indiqué qu’il préférerait qu’il y ait « un accord sur la durée de cotisation plutôt que sur l’âge » pour bénéficier d’une retraite à taux plein.
Vous qui souhaitiez mettre l’accent sur la durée de cotisation et non sur l’âge de départ à la retraite, estimez-vous avoir été entendu par Emmanuel Macron ?
Nous disions depuis le début que cet âge pivot était une profonde erreur et une injustice. Le président de la République explique désormais, lui aussi, que ce n’est pas la bonne solution. Tant mieux si nous sommes écoutés. L’autre élément très important annoncé par le chef de l’Etat, c’est le fait que cette réforme ne se ferait pas avant une politique de revalorisation salariale et de revalorisation des métiers de la fonction publique hospitalière et des enseignants. C’est aussi un engagement très fort que nous demandions.
Avez-vous été informé en amont ?
Non. Pas du tout.
A quoi peut ressembler « un accord sur la durée de cotisation » comme l’a indiqué M. Macron ?
Au sens légal du terme, un accord sur une réforme des retraites, ça n’existe pas. Il y a une concertation et les partenaires sociaux s’expriment après sur le texte. Un calendrier sur l’allongement de la durée de cotisation a été fixé en 2014 par la loi Touraine. Il faut s’y tenir.
En indiquant qu’il souhaitait que le système soit à l’équilibre en 2025, le chef de l’Etat a laissé entendre que des mesures paramétriques, c’est-à-dire permettant des économies à court terme, seraient prises avant pour y parvenir…
Depuis le début, nous disons que rien ne justifie d’accélérer cette trajectoire. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes opposés à une mesure paramétrique dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2020. Nous ne voulons pas de mesures paramétriques. Nous voulons un système plus juste, plus solidaire, avec des droits nouveaux (pénibilité, retraite progressive, augmentation des basses pensions…).