Le compte personnel de formation est inéquitable et trop complexe, juge le service des statistiques du ministère du travail
Alors que la réforme de la formation professionnelle menée en ce début d’année n’a pas vraiment débouché sur le « big-bang » attendu, une étude de la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) parue au début de juillet fait un bilan à mi-parcours du compte personnel de formation (CPF), au cœur du dispositif de la formation professionnelle depuis 2015.
Réalisée au premier semestre 2018, avant le vote de la loi portant sur la réforme de la formation professionnelle, ce n’est pas la première enquête menée par la Dares sur le sujet. Celle-ci a pour originalité d’être une étude qualitative. Les auteurs se sont intéressés à la prise en main du CPF par les entreprises, par les salariés et par les demandeurs d’emploi, ainsi que par les acteurs institutionnels — organisme paritaire collecteur agréé (OPCA) financeurs de la formation professionnelle, Pôle emploi…
Et le bilan n’est pas tendre. En octroyant jusqu’à vingt-quatre heures de formation par an pour un salarié à temps complet, cumulables et transférables même en cas de départ de l’entreprise, le compte personnel de formation devait permettre à chacun de se former indépendamment de son statut (salarié, chômeur…). Mais l’objectif n’a pas été atteint. « Le principe d’universalité s’est rapidement heurté aux mécanismes concrets de financement de la formation professionnelle continue, construits “en silos” », pointe l’étude.
En effet, son financement reste partagé entre une multitude d’acteurs : les OPCA, les régions, Pôle emploi… En fonction de sa situation, le potentiel bénéficiaire doit frapper à différentes portes. Contrairement à l’esprit du dispositif, l’accès à la formation continue donc de dépendre du statut de la personne.
Montage complexe des dossiers
Trop complexe, le montage des dossiers est resté un frein à la mobilisation du CPF. « Pour les personnes en recherche d’emploi [qui représentent plus…