Le programme d’une réduction des contributions des cadres a l’appui du patron des députés LRM
Réciproquement, l’option ne satisfait pas les syndicats. Ainsi, la Confédération française démocratique du travail (CFDT) n’est pas pour « un système de dégressivité, pour aucun chômeur compensé, et pas plus pour les cadres », a accentué son secrétaire général, Laurent Berger, sur France 2. « Chaque fois qu’on baisse l’indemnisation des demandeurs d’emploi, on baisse leur capacité à retrouver du travail (…). Il faut éviter de condamner telle ou telle population. » Dans Les Echos, Jean-François Foucard, secrétaire national du syndicat de cadres CFE-CGC (Confédération française de l’encadrement – Confédération générale des cadres), déplore, lui, « l’opportunisme » de l’exécutif.
« La diminution des indemnités chômage pour les cadres est une nouvelle illustration de la déconstruction du modèle social français », a déclaré dans un communiqué Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat. Selon lui, « Emmanuel Macron veut concentrer, comme dans les pays anglo-saxons, la solidarité nationale sur une partie de la population ».
La piste de baisser les indemnités des cadres avait déjà été évoquée par le premier ministre, Edouard Philippe, en septembre 2018. Mais la discussion autour de la réforme de l’assurance-chômage voulue par le gouvernement était alors dans les mains du patronat et des syndicats, invités à trouver un compromis.
Or le gouvernement a retiré la main sur le dossier depuis que les négociations ont échoué, mercredi. C’est donc lui qui retiendra des changements des conditions d’accès à l’assurance-chômage et des combinaisons d’indemnisation des demandeurs d’emploi. La ministre du travail, Muriel Pénicaud, a enseigné mercredi que les conclusions se feraient « par décret », mais que les organisations d’employeurs et de salariés seraient consultées en avance.