Dans la fonction publique, le risque d’une concurrence entre les statuts de contractuel et de fonctionnaire

Dans la fonction publique, le risque d’une concurrence entre les statuts de contractuel et de fonctionnaire

Photo d’illustration.

« J’avais peur de rester prof toute ma vie, de la grande machine qu’est l’éducation nationale, et des conditions de travail des fonctionnaires », raconte Clémence, professeure dans un collège de banlieue parisienne. Depuis six ans maintenant, cette trentenaire renouvelle chaque année son contrat, sans volonté d’être titularisée. Enfin… jusqu’à ce qu’elle se rende compte que ses collègues bénéficiant du statut de fonctionnaires voient leur carrière progresser, et qu’elle est moins protégée que les salariés du privé, notamment en cas de chômage.

Aujourd’hui, la voilà admissible aux épreuves orales du Capes, et elle espère devenir à son tour fonctionnaire. « Les étudiants connaissent mal la fonction publique et ont tendance à surestimer les désavantages de travailler pour elle », pointe Emmanuelle Prouet, coautrice d’un important rapport de France Stratégie (organisme de réflexion rattaché à Matignon) intitulé « Travailler dans la fonction publique. Le défi de l’attractivité ».

Dérogatoire, le recours aux contractuels s’est pourtant installé massivement dans la fonction publique d’Etat, territoriale et hospitalière, passant au global de 17 % des effectifs en 2011 à 22 % en 2022, selon la direction générale de l’administration et de la fonction publique. L’augmentation se fait sentir en proportion, mais aussi en volume, puisque les effectifs de contractuels ont bondi de 36,6 % au moment où le nombre de fonctionnaires s’est tassé de 0,6 % sur la même période.

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LJD

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