PSA et Renault assignés en justice par les ex-GM&S
Les groupes PSA et Renault ont été assignés en justice par les anciens salariés de l’entreprise creusoise GM&S de La Souterraine, ont annoncé jeudi 8 novembre ces derniers et leur avocat Jean-Louis Borie, dans un communiqué de presse. « Oui, nous attaquons PSA et Renault pour ce qu’ils nous ont fait subir depuis des années, les vies brisées, les carrières cassées, la souffrance des familles et sans oublier les conséquences psychologiques. Tout cela a été orchestré par les constructeurs automobiles, nous demandons réparation ! » écrivent les salariés.
Les 85 licenciés de GM&S et les 33 autres salariés repris au sein de l’entreprise LSI réclament une somme totale de 7,4 millions d’euros aux deux constructeurs qu’ils accusent d’avoir provoqué la chute de l’ex-équipementier automobile en le maintenant en situation de dépendance économique. « Nous demandons 80 000 euros pour chacun des 85 licenciés et 20 000 euros pour chacun des personnels repris par LSI. D’autres ont annoncé qu’ils allaient se joindre à la procédure », a précisé Me Borie.
« Abus de position dominante »
L’assignation en justice pour « abus de position dominante » et « responsabilité pour faute » devant le tribunal de grande instance de Guéret (Creuse) a été délivrée par huissier lundi à Peugeot et mardi à Renault. L’association de soutien et de défense ainsi que le comité d’entreprise réclament également respectivement 5 000 euros et 20 000 euros aux constructeurs automobiles.
Me Borie a indiqué laisser cependant la porte ouverte à une conciliation. « Notre démarche aboutira à une audience civile devant le tribunal de grande instance sauf si l’on aboutit à un protocole d’accord. Nous avons toujours privilégié la discussion », a-t-il dit.
Fin septembre, l’avocat avait sommé Renault et PSA de participer à une « conciliation » sous peine d’engager contre eux ces poursuites. Le directeur juridique de PSA, Mark Rollinger, avait répondu le 8 octobre. Dans ce courrier, PSA « considère avoir respecté ses engagements et être en mesure de s’en justifier » mais estime que « le projet d’assignation en justice est un signal négatif, n’étant pas de nature à permettre au site de travailler avec de nouveaux clients et de se développer », avait expliqué Me Borie.
Renault n’a pas donné de réponse, selon le communiqué.
En mai 2017, après des mois de mobilisation, de manifestations et d’opération coups de poing, les salariés excédés avaient menacé de faire sauter leur entreprise avec des bouteilles de gaz. Ce dossier social avait accaparé les premiers mois de la présidence Macron. L’entreprise a finalement été reprise pour un euro symbolique en septembre 2017, avec 120 emplois conservés.
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