Inondations à répétition : quel impact sur l’emploi ?

Inondations à répétition : quel impact sur l’emploi ?

Nombre d’entreprises et de commerces en Bourgogne, dans le Centre-Val de Loire et le Poitou-Charentes sont sous les eaux ou opèrent en mode dégradé du fait des inondations survenues début avril. Mais avant même que l’état de catastrophe naturelle ne soit décrété dans toutes les zones concernées, l’Urssaf, qui a beaucoup appris de la crise sanitaire, a pris les devants.

Le 3 avril 2024, les entreprises et indépendants affectés par les inondations apprenaient que l’organisme qui collecte les cotisations sociales avait activé des mesures d’urgence. Les employeurs qui se trouvent dans l’incapacité temporaire de soumettre leur déclaration en raison des dommages causés par les inondations ne seront pas pénalisés.

Les échéances de cotisations pourront également être reportées, les pénalités et majorations de retard faisant l’objet d’une remise d’office. Un aménagement bienvenu, sachant que les cotisations patronales représentent quelque 45 % du salaire brut. Cela dit, malgré leur ampleur, les inondations mettent finalement peu de salariés au chômage technique.

A Saintes, une commune de 25 000 habitants de Charente-Maritime inondée quatre fois cet hiver et qui l’avait déjà été en 2021, « l’activité économique est surtout perturbée par les problèmes de livraison et de stationnement qui affectent le chiffre d’affaires. Les collaborateurs, on arrive toujours à leur faire faire quelque chose. Et puis il y a le télétravail », explique Eric Guével, administrateur de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) en Charente-Maritime et gérant du groupe Muric, qui détient trois commerces (librairie papeterie, informatique, ameublement) employant 17 salariés dans ce département.

Soutenir les acteurs économiques

Si les inondations mettent finalement peu de salariés au chômage technique, cela tient aussi au fait que les entreprises les plus importantes, généralement implantées en périphérie, peuvent continuer à fonctionner. A l’inverse, les petits commerces sont souvent situés au centre des villes, historiquement construites le long des cours d’eau. Dans les cités frappées régulièrement par les catastrophes naturelles, l’emploi local pourrait ainsi être menacé à moyen terme : les commerçants et habitants situés dans les zones inondables peuvent être tentés de partir, occasionnant de la vacance immobilière, synonyme de déclin économique.

La crise climatique s’aggravant, l’Urssaf se trouve, quoi qu’il en soit, amenée à se mobiliser plus souvent pour soutenir les acteurs économiques. « Nous l’avons fait lors des intempéries dans le Pas-de-Calais en janvier 2024, lors du cyclone à La Réunion en janvier 2024 et lors des tempêtes Ciaran et Domingos en France en novembre 2023 », rappelle-t-on à l’Urssaf, qui s’efforce de faire preuve d’une « réactivité toujours plus grande face aux crises ».

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LJD

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