Des programmes ciblent les seniors pour faciliter leur retour à l’emploi

Des programmes ciblent les seniors pour faciliter leur retour à l’emploi

Bruno, l’un des participants à la Seniors académie, est chargé de la restitution à l’oral de l’un des thèmes abordés lors de l’atelier « Rebondir sur un nouveau projet professionnel », à Laval, le 7 novembre 2023.

« Pourquoi il n’y aurait pas, comme pour les jeunes, des missions locales pour aider les seniors à trouver un emploi ? » Isabelle Stephant, une formatrice rodée aux programmes d’insertion et aux bilans de compétences, est convaincue de leur utilité potentielle, tant elle sait la recherche laborieuse pour les actifs de plus de 50 ans. Bénévole auprès de la Fondation Agir contre l’exclusion (FACE) en Mayenne, elle pilote la Seniors académie, un nouveau programme d’accompagnement renforcé et gratuit de deux mois, pour dix demandeurs d’emploi qui vivent dans le département.

Pas de château cosy pour héberger les dix-huit ateliers et les sessions de coaching individuel prévus, mais une salle prêtée au sous-sol d’un site d’Enedis à Laval qui, comme d’autres entreprises locales, compte un représentant parmi les parrains et marraines associés à chacun des participants. Avant que la Seniors académie ne se termine pour eux mi-novembre, les voilà conviés à un atelier « Rebondir sur un nouveau projet professionnel ».

Rebondir, ils l’espèrent tous. Alors que le taux de chômage en Mayenne (4,7 %) est bien plus bas que la moyenne nationale (7,2 %) à la mi-2023, celui des seniors est quasiment multiplié par deux. Face à cette situation critique, des initiatives comme celle-ci, pilotées par des associations ou des entreprises, souhaitent s’inspirer de dispositifs généralistes de retour à l’emploi, en les ciblant sur les personnes en deuxième partie de carrière.

En les observant prendre place autour d’une table en U, rien ne permet vraiment de déterminer un trait commun entre les trois femmes et les six hommes présents ce 7 novembre. « C’est un groupe hétérogène en termes d’âge, de secteurs d’activité et de formation initiale », prévient Isabelle Stephant. Si ce n’est « un à deux ans minimum de chômage », précise Julien, un ancien militaire devenu technicien informatique, le benjamin à 47 ans du groupe avec Aziza, une auxiliaire de vie.

A côté de lui se trouve Bruno, un ancien hôtelier et gérant de bar, en quête à 69 ans d’un revenu pour compléter sa retraite. Pour les sortir d’un isolement plus ou moins important, tous ont été aiguillés ici par Pôle emploi, le département, l’agglomération ou bien Cap Emploi, qui accompagne les personnes en situation de handicap.

Absences de réponse et fins de non-recevoir

La plupart d’entre eux avaient déjà suivi des réunions pour refaire son CV ou découvrir des secteurs qui recrutent. Là, c’est plus intense. En plus d’un groupe WhatsApp où ils échangent, ils passent dix à vingt heures par semaine ensemble, comprenant des techniques de recherche d’emploi, des simulations d’entretien, des visites d’entreprise ainsi que du théâtre et du sport pour souder le groupe et la confiance en soi. Avant leur dernière semaine commune, ils ont une nouvelle requête pour Isabelle Stephant : un document qui recenserait les aides locales et nationales à l’embauche ou les exonérations sociales dont pourraient bénéficier leurs futurs employeurs.

Il vous reste 65% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.