Avant les JO 2024, Paris teste le démontage des caisses des bouquinistes

Avant les JO 2024, Paris teste le démontage des caisses des bouquinistes

A Paris, le 12 août 2023.

La Mairie de Paris a prévu de procéder, vendredi 10 novembre, à « un test de faisabilité de démontage, vidage, remontage et remise en place à l’identique d’un jeu de quatre boîtes de bouquinistes et de leur contenu ». Cette opération s’inscrit dans la stratégie de la Préfecture de police de Paris destinée à sécuriser les quais de Seine lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, le 26 juillet 2024.

A partir de 20 h 15 – si la météo est clémente –, ce test digne de la complexe remise en place d’une vieille armoire Ikea s’effectuera entre les ponts de la Tournelle et de Sully. Selon l’Association culturelle des bouquinistes de Paris, cette opération doit permettre à la Mairie de statuer sur « l’enlèvement ou non des boîtes de bouquinistes situées sur le parcours fluvial » en juillet.

Dans un document de travail du 23 octobre, la Ville de Paris envisageait un retrait, entre le 13 et le 18 juillet, des 500 à 700 boîtes, selon le périmètre de sécurité retenu, ainsi qu’une repose, à partir du 3 août. Le choix du prestataire s’effectuera selon sa capacité à « intervenir sur des objets fragiles (des livres, mais aussi de la petite brocante, des affiches, des gravures…) et sur des boîtes parfois très dégradées », dont le poids, avec le contenu, est estimé à 250 kilogrammes chacune. La Ville a déjà identifié « une centaine de boîtes en mauvais état » qui « devront faire l’objet d’une réfection ».

Des socles sur mesure pour chaque boîte

C’est peu dire que les bouquinistes s’opposent de façon véhémente à un tel retrait, en brandissant une pétition de soutien, « Sauvegarde des bouquinistes des quais de la Seine », qui réunissait, mercredi 8 novembre, plus de 173 000 signatures. Les 200 bouquinistes attendent le résultat du test mais sont prêts à lancer une procédure en référé devant le tribunal administratif de Paris, dès le mois de décembre.

Pour vendredi, la Ville a fait construire un socle sur mesure pour chacune des quatre boîtes. Rien ne dit qu’un tel schéma sera retenu pour toutes. « L’idée de ce test ne vient pas de nous, précise Jérôme Callais, président de l’Association culturelle des bouquinistes de Paris. Notre seul espoir est de démontrer la non-faisabilité de l’opération. » Il redoute que certaines boîtes vert wagon, qui font partie du patrimoine parisien au même titre que les entrées de métro Guimard ou les fontaines Wallace, ne survivent à ce traitement. Et que la Ville ne les remplace par quelque chose de laid.

Selon lui, « si la Préfecture de police est dans son rôle, la Mairie de Paris sort un bazooka pour tuer un moustique. Quand Charles III ou le pape passent le long des quais ou lorsque le Tour de France arrive, rien ne nous est demandé. Pour la cérémonie d’ouverture des JO, il n’y a qu’à fermer les boîtes le jour J et mettre une barrière de sécurité devant ».

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LJD

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