Les allocations chômage augmentées de 1,9 % pour faire face à l’inflation
Trois mois après une première revalorisation exceptionnelle de 1,9 %, les allocations chômage vont être augmentées, samedi 1er juillet, à nouveau de 1,9 %. Cette hausse a été décidée, mardi, lors d’une réunion du conseil d’administration de l’Unédic, l’association paritaire codirigée par les partenaires sociaux qui pilote le régime.
Ce deuxième coup de pouce de l’année concernera 2,1 millions d’allocataires – ceux ayant ouvert des droits depuis moins de six mois sont exclus de la mesure – et représente un effort d’un peu moins de 300 millions d’euros sur un an. L’augmentation vise à aider les demandeurs d’emploi à faire face à l’inflation, même si elle ne compense pas l’évolution de l’indice des prix (+ 4,5 % sur un an, selon les derniers chiffres de l’Insee paru vendredi).
Raison pour laquelle, contrairement à la revalorisation du 1er avril, aucune organisation syndicale n’a voté en faveur de ce taux. Elles n’ont toutefois pas voté contre, ce qui aurait remis en cause le principe même de l’augmentation, et se sont donc abstenues. Mais tous les syndicats dénoncent la faiblesse de l’augmentation et l’attitude du patronat lors de la négociation.
« Cette revalorisation totalement insuffisante a été votée par les seules organisations patronales, tandis que toutes les organisations de salariés se sont abstenues, le vote contre d’une seule organisation syndicale aurait induit une non-revalorisation des indemnités », a réagi la CGT dans un communiqué. Si les syndicats ne proposaient pas tous le même taux d’augmentation, ce dernier se situait généralement entre 4,5 % et un peu plus de 5 %, aux alentours du taux d’inflation.
Position inflexible du patronat
En amont du conseil d’administration, les organisations patronales avaient annoncé ne pas envisager une revalorisation supérieure à 1,5 %. Mardi, lors de la réunion, la première proposition du Medef fut pourtant à 1,9 %. « On a eu un court moment d’espoir quand on a vu cette première proposition car on s’est dit qu’une deuxième plus élevée suivrait », avoue Olivier Guivarch, représentant de la CFDT. Un optimisme vite douché par la position inflexible du patronat, affirmant qu’il n’irait pas plus loin.
Le désaccord entre partenaires sociaux sur ce point trouve en partie ses racines dans la revalorisation exceptionnelle d’avril. Pour les syndicats, cette dernière n’était qu’un rattrapage de l’année précédente, jugeant que l’augmentation de juillet 2022 (+ 2,9 %) n’avait pas compensé l’accélération de l’inflation. Pour les représentants du patronat, en revanche, elle n’était qu’un acompte pour 2023. Ils considèrent que les deux améliorations conjuguées donnent « un taux raisonnable de 3,9 %, proche de l’inflation », selon le vice-président (Medef) de l’Unédic, Jean-Eudes Tesson.
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