Les jeunes femmes diplômées des grandes écoles toujours moins payées que les hommes
Les diplômés de la promotion 2022 connaissent « une bonne insertion professionnelle » grâce « à une situation économique et sociale favorable au recrutement ». Ainsi, le taux net d’emploi des diplômés 2022 s’élève à 90,5 % (+0,7 %), dépassant même le taux précédant la crise sanitaire. C’est ce que révèlent les résultats de l’enquête « insertion » présentés mercredi 14 juin. Cette enquête annuelle de la Conférence des grandes écoles (CGE) analyse et compare l’insertion professionnelle des diplômés des grandes écoles six mois après la fin de leur cursus. Cette année, ce sont les diplômés de 2022 et des deux années antérieures, issus de 194 établissements, qui ont participé. Entre un taux net d’emploi en augmentation et des salaires à la hausse, le bilan de l’enquête est positif à quelques exceptions près.
Ainsi, les écarts de salaires entre les femmes et les hommes persistent cette année parmi les diplômés. « Malheureusement, les femmes, dans quasiment tous les secteurs, notamment les diplômées des écoles de commerce, sont moins bien payées que les hommes à leur sortie », constate Nicolas Glady, vice-président de la CGE et directeur de Télécom Paris. Parmi les diplômées 2022, le salaire annuel brut des femmes (hors prime) est en moyenne inférieur de 5,5 % à celui des hommes, en baisse de 0,5 % en un an.
Cet écart va même jusqu’à atteindre 7,3 % chez les manageurs, notamment dans le secteur de la banque et de l’assurance. Aux disparités salariales s’ajoutent celles de l’embauche. Les femmes cumulent ainsi un taux net d’emploi inférieur à celui des hommes (3,2 %) et ont plus de mal à décrocher un CDI que leurs comparses masculins. Elles occupent aussi moins souvent des positions de cadres.
Outre un fort taux d’insertion, « les conditions d’embauche sont très bonnes », appuie l’enquête, tant au niveau de la qualité de l’emploi que de sa rémunération. Ainsi, le taux d’embauche en CDI est l’un des plus élevés des dernières années. Au sein de cette promotion, ils sont 85,5 % à avoir déclaré être embauchés sous ce statut, une hausse de 3,7 points par rapport à l’année 2022 – elle-même en augmentation de 4,7 points par rapport à la précédente. « C’est un très bon signe, cela montre que les emplois sont pérennes », se félicite Nicolas Glady.
De moins en moins de jeunes diplômés s’expatrient
Un résultat qu’il faut tout de même pondérer puisqu’il reste inégal selon la filière d’étude. Selon l’enquête, huit diplômés sur dix des écoles de management et d’ingénieurs sont embauchés en CDI contre six sur dix pour les diplômés des autres écoles. A cela s’ajoute un nombre important de cadres chez ces jeunes diplômés (87,4 %). Côté rémunération salariale, les chiffres sont au plus haut. Une progression observée pour les diplômés de tous types d’école. Les diplômés de 2022 déclarent ainsi percevoir un salaire annuel brut moyen (hors primes) de 38 184 euros, soit une hausse significative de 4,5 % en une année. A cela s’ajoute le fait que l’embauche est toujours plus rapide. 95,8 % des répondants affirment avoir mis moins de quatre mois avant de décrocher leur premier emploi et, pour 68,6 % d’entre eux, le contrat était même signé avant leur sortie d’école. Un chiffre record pour la décennie.
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