Emploi : les nouvelles pratiques des entreprises pour attirer les candidats

Emploi : les nouvelles pratiques des entreprises pour attirer les candidats

A Champagnole, au cœur du Jura, le groupe Global Metal Works construit une nouvelle usine pour abriter sa filiale Sublimétal. Cet investissement à 6 millions d’euros comprendra une salle de sport, un espace de détente et une salle dévolue à des cours théoriques, pour accompagner la création d’un centre de formation « maison ». Un vrai changement de décor pour les salariés, qui travaillent aujourd’hui dans l’usine plus que centenaire, un vieux bâtiment resté dans son jus.

Sébastien Buathier, le patron de ce groupe familial, espère que le site flambant neuf lui permettra d’aplanir l’une des principales difficultés du moment : recruter. La nouvelle usine peut accueillir une centaine de personnes, le double de l’effectif actuel. Une nécessité, car Sublimétal, qui travaille des pièces de métal pour les grandes marques, bénéficie de l’insolente santé du secteur du luxe. Elle ne manque donc pas de commandes, mais plutôt de bras pour galvaniser, polir et au final inspecter des milliers de boucles de ceinture, fermoirs de sac et autres accessoires, à la recherche du plus microscopique défaut.

Mais dans cette région peu dynamique démographiquement, située à une heure de voiture de la Suisse et de ses emplois bien rémunérés, la main-d’œuvre est devenue une denrée rare. Le taux de chômage est même tombé sous la barre des 5 %. Pour recruter, M. Buathier n’a pas le choix : Sublimétal propose des salaires à l’embauche 3 % au-dessus du smic, un accord d’intéressement généreux – 4 100 euros en 2022 par salarié – et une certaine souplesse dans les horaires, permettant de jongler avec les imprévus de la vie familiale. La création, ce printemps, du centre de formation, en partenariat avec le Greta, les structures spécialisées dans la formation des adultes, doit permettre à Sublimétal d’ajouter une carte dans son jeu, par exemple en offrant « une reconversion aux anciens salariés de la lunetterie ». Trois personnes sont déjà entrées dans le dispositif, qui les mènera vers un contrat de professionnalisation et peut-être une embauche.

Sortir le carnet de chèques

Mais il n’est nul besoin d’être implanté dans l’une des régions les moins densément peuplées du pays pour se heurter à la pénurie de main-d’œuvre. Apparues à la suite de la pandémie de Covid-19, les difficultés de recrutement atteignent des proportions inédites en France. Elles touchaient un peu plus d’une entreprise sur deux en mars 2023, contre 36 % en mai 2021, selon une note de la Banque de France, publiée lundi 17 avril.

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LJD

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