Au lycée Airbus, à Toulouse, des formations pour devenir « compagnon » de l’avionneur
Après son baccalauréat professionnel « usinage » qu’elle passera cette année, Aurélia Coule, 18 ans, « veut continuer en BTS pour [s]’enrichir ». Valentin Badou, 19 ans, lui, a « hâte de bosser », dans son domaine de prédilection, la chaudronnerie, quand il aura décroché son bac professionnel. Dans leur tenue bleue floquée du logo Airbus, ils ont trouvé ici « une discipline, une bonne ambiance, des professeurs attentifs, des ateliers spacieux et modernes, et une assurance de trouver un travail ».
« Ici », c’est le lycée Airbus. Un établissement unique en France, créé en 1949 dans l’usine de Saint-Eloi, à deux pas du centre-ville de Toulouse, au cœur des usines de l’avionneur, d’où sortent encore les mâts réacteurs des avions, un élément de très haute technologie qui permet de relier le moteur à la voilure.
Après la guerre, Louis Casado, un ingénieur, a l’idée d’ouvrir un centre de formation pour les jeunes : l’Ecole professionnelle de l’industrie aéronautique. L’établissement devient privé en 1981, lié par un contrat au ministère de l’éducation, puis sera rebaptisé Lycée professionnel privé de l’industrie aéronautique et « lycée Airbus » en 2006. Avec un objectif clair : « Former des jeunes à partir de 15 ans aux métiers spécifiques de l’aéronautique et à une véritable culture d’entreprise », détaille Nicolas Coadou, 42 ans, directeur de l’établissement depuis 2020.
« Nous allons augmenter les recrutements »
Electricité, chaudronnerie, usinage, production mécanique, peinture, intégration cabine, les « artisans d’Airbus » sont formés par le biais de plusieurs diplômes, du CAP au BTS, en passant par le bac professionnel. Le lycée, et sa cinquantaine de salariés, reçoit environ 500 élèves par an, avec un taux de renouvellement annuel de 120 jeunes, sur un peu plus de 500 élèves en tout. « Face aux hausses de productions annoncées par Airbus, nous allons même augmenter de 20 % les recrutements de ces élèves », précise M. Coadou.
Le 18 mars, lors de journées portes ouvertes, plus de 1 700 jeunes sont venus découvrir les filières proposées. Avec un invité surprise, Guillaume Faury, le directeur exécutif du groupe Airbus. Chaque année, sur 500 candidatures, 120 élèves sont intégrés, après un test de personnalité en ligne, puis un entretien avec un enseignant et un salarié de l’entreprise. « On les forme aux techniques, mais aussi à des valeurs comme le respect, l’esprit d’équipe », précise le directeur.
Avec une volonté assumée d’ouvrir ces formations à des jeunes filles, qui ne représentent actuellement que 15 % des effectifs. Une diversité également recherchée en direction des jeunes issus des zones d’éducation prioritaire, et au sein même des équipes enseignantes.
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