Malgré l’annonce par Macron d’un « pacte de la vie au travail », les syndicats toujours opposés à la réforme des retraites

Malgré l’annonce par Macron d’un « pacte de la vie au travail », les syndicats toujours opposés à la réforme des retraites

Laurent Berger et Sophie Binet, après avoir été reçus à Matignon par Elisabeth Borne, à Paris, le 5 avril 2023.

Emmanuel Macron mise sur le dialogue social pour relancer son second quinquennat. Lors de l’allocution qu’il a prononcée lundi 17 avril, le président de la République a invité les organisations d’employeurs et de salariés à conclure un « pacte de la vie au travail ». Il s’agit de l’un des « chantiers » qui va s’ouvrir durant les « cent jours » à venir, le chef de l’Etat voulant placer cette période sous le signe de l’« apaisement », de l’« unité » et des « actions » à réaliser « au service de la France ». Une sémantique qui cherche à privilégier l’esprit de concorde, alors que le conflit social lié à la réforme des retraites se poursuit, les syndicats ayant la ferme intention de continuer à s’opposer à l’entrée en vigueur du texte.

Durant son intervention, le chef de l’Etat a esquissé, à très grands traits, le contenu de sa proposition aux partenaires sociaux. Il souhaite que soit engagée une « série de négociations » pour qu’elles aboutissent à des « accords très concrets, au niveau national mais aussi au plus près du terrain », c’est-à-dire à l’échelon des branches professionnelles et des entreprises. M. Macron a dressé la liste des « sujets essentiels » à aborder : « améliorer les revenus des salariés », « faire progresser les carrières », « mieux partager la richesse », « améliorer les conditions de travail », « trouver des solutions à l’usure professionnelle », « accroître l’emploi des seniors et aider aux reconversions ».

Soucieux de promouvoir une méthode fondée sur l’échange et la recherche du compromis, le président de la République a rappelé qu’il avait invité les syndicats et le patronat à une rencontre, mardi, à l’Elysée. Le Medef, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) et l’Union des entreprises de proximité (U2P) ont répondu présents. En revanche, les organisations de salariés ne sont pas venues au rendez-vous : dans une déclaration commune diffusée le 14 avril, elles avaient indiqué qu’elles refuseraient les « réunions avec l’exécutif » au moins jusqu’au 1er-Mai, cette journée devant être un nouveau temps fort de la mobilisation contre la retraite à 64 ans. M. Macron a implicitement pris acte de ce choix, lundi soir, tout en insistant sur le fait que sa « porte » restera « toujours ouverte ».

« Délai minimum de décence »

Après avoir vanté les « résultats indiscutables » de sa politique économique, avec 1,7 million d’emplois créés depuis 2017, le locataire de l’Elysée a exprimé sa volonté de poursuivre dans cette voie. Son but, a-t-il redit, est de parvenir au plein-emploi en 2027, c’est-à-dire à un taux de chômage qui serait ramené à environ 5 % de la population active (contre un peu plus de 7 % à l’heure actuelle).

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