Le « patron des patrons » britanniques, accusé de harcèlement sexuel, est limogé

Le « patron des patrons » britanniques, accusé de harcèlement sexuel, est limogé

Le directeur général de la Confederation of Business Industry, Tony Danker, à Birmingham, en Angleterre, le 21 novembre 2022.

La Confederation of British Industry (CBI), principale organisation patronale britannique, traverse sa crise la plus grave depuis sa création, en 1965. Accusé de harcèlement sexuel, Tony Danker, son directeur général, a été licencié avec effet immédiat, mardi 11 avril. A cette affaire s’ajoutent des soupçons de viol et d’agressions sexuelles datant de 2019 et visant d’autres dirigeants de l’organisation. Ces scandales mettent à mal une instance qui avait brandi la lutte contre les discriminations en étendard.

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Le limogeage de M. Danker a été annoncé mardi matin par le biais d’un communiqué lapidaire. L’homme, qui dirigeait la CBI depuis novembre 2020, est formellement visé par « des plaintes spécifiques concernant un mauvais comportement sur son lieu de travail ». La CBI ne détaille pas publiquement les accusations, mais l’affaire a éclaté le 6 mars, lorsque le quotidien The Guardian a révélé qu’une employée avait porté plainte en interne contre M. Danker en janvier.

Elle l’accusait « de contacts non souhaités », qu’elle considérait comme du « harcèlement sexuel ». Dans la foulée, le conseil d’administration de la CBI a suspendu M. Danker et fait appel au cabinet d’avocats Fox Williams pour enquêter. Celui-ci vient de remettre son rapport préliminaire, ce qui a provoqué la décision du licenciement de M. Danker. L’affaire est jugée suffisamment sérieuse pour que la CBI affirme être « en lien » avec la police en vue d’une possible enquête judiciaire. M. Danker, pour sa part, se défend avec virulence, se disant « choqué » de son renvoi et estimant que « de nombreuses accusations contre [lui] ont été déformées ».

« Atmosphère toxique »

La crise au sein de la CBI a été amplifiée par une deuxième affaire, révélée lundi 3 avril. Toujours selon le Guardian, qui a réuni une douzaine de témoignages, une fête de la CBI sur un bateau en 2019, avant que M. Danker ne fasse partie de l’organisation, avait très mal tourné. Une femme accuse un collègue de viol et une autre d’agression sexuelle le même soir. Le tout se serait déroulé dans une « atmosphère toxique », avec utilisation de cocaïne, abus d’alcool et remarques sexistes. Mardi, outre le licenciement de M. Danker, trois salariés de la CBI ont été suspendus.

L’organisation s’expose ainsi aux accusations d’hypocrisie, après avoir publié de nombreux rapports sur la lutte contre les discriminations au travail, qu’elles soient sexuelles, raciales, ou relatives à l’âge. Début mars, M. Danker lui-même insistait sur la nécessité, pour les entreprises, d’avoir une culture « progressiste », « avec de fortes valeurs sociétales, une profonde raison d’être, un engagement à améliorer la vie des employés et une stratégie active d’inclusion et de diversité ».

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