Emploi : les besoins de main-d’œuvre restent très élevés
L’année 2023 s’annonce aussi exceptionnelle que la précédente sur le front des embauches. Selon l’enquête annuelle de Pôle emploi sur les besoins de main-d’œuvre, publiée vendredi 7 avril, les entreprises projettent de réaliser 3,04 millions de projets de recrutement sur l’année, c’est-à-dire autant qu’en 2022. Ces prévisions sont quelque peu surprenantes car l’an passé, un fort effet de rattrapage avait poussé les entreprises à recruter, après la crise liée au Covid-19. Et alors même qu’en 2023, la conjoncture économique est peu réjouissante, avec une croissance faible.
L’enquête de l’opérateur public, qui s’appuie sur les réponses de 424 000 « établissements » ayant répondu entre octobre et décembre 2022, montre que plus de trois entreprises sur dix envisagent d’embaucher. Une proportion en léger recul par rapport à l’année précédente (31 % contre 32,8 %). Surtout, 72 % des projets d’embauches concernent un emploi durable, en contrat à durée indéterminée ou en contrat à durée déterminée de plus de six mois.
Si cette dynamique est aussi forte qu’en 2022, elle est cette fois-ci particulièrement portée par les entreprises de moins de dix salariés (70 % des intentions, en hausse de 4,9 % par rapport à 2022). En revanche, les projets d’embauches sont en baisse dans les établissements de plus grande taille (– 8,4 % pour ceux de plus de 200 salariés), des chiffres « logiques après le rattrapage de 2022 », a assuré Stéphane Ducatez, directeur général adjoint de Pôle emploi en charge du réseau, lors de la présentation de l’enquête, vendredi.
« Nombre insuffisant de candidats »
D’après Pôle emploi, la volonté de recruter s’avère très soutenue dans les services (62 %) et notamment les services aux particuliers (38,3 %). C’est dans l’hébergement-restauration que l’évolution est la plus forte (+ 8,3 %, ce qui représente près de 30 000 embauches supplémentaires en 2023) et dans la réparation et le commerce automobile (+ 10 %). Sans surprise, on retrouve donc les « serveurs de café, de restaurant » en tête des métiers les plus recherchés par les employeurs (122 000 projets d’embauches).
Suivent les viticulteurs, les arboriculteurs salariés et les cueilleurs (121 000), c’est-à-dire des emplois quasiment tous saisonniers, devant les aides, apprentis et employés polyvalents de cuisine (109 800). Une forte représentation des secteurs de l’hôtellerie et de la restauration, ainsi que de l’agriculture, qui correspond totalement aux tensions de recrutements observées depuis des mois.
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