Aux Etats-Unis, les astuces de recrutement des petites entreprises : « embauche ouverte », formation en interne…
Mois après mois, le taux de chômage aux Etats-Unis s’affiche extrêmement bas, aux alentours de 3,7 %. La banque centrale américaine augmente ses taux d’intérêt, les économistes prédisent un ralentissement de la croissance… et pourtant, les créations d’emplois se maintiennent à un haut niveau. Cet hiver, tout comme pour l’été 2022, les employeurs ont toujours autant de mal à trouver les bons candidats pour remplir des tâches essentielles.
Et la quête de l’oiseau rare est encore plus difficile quand on est une petite entreprise. Ce que les Américains appellent un « small business », une entité au chiffre d’affaires modeste de moins de 40 millions de dollars (environ 37 millions d’euros) et aux effectifs inférieurs à 1 500 personnes.
Les grands groupes et leurs services professionnels de recruteurs s’étant servis les premiers, les PME se contentent des restes : un sondage de la société de conseil Vistage réalisé en septembre 2022 auprès de 752 petites entreprises montre ainsi que 59 % des dirigeants assurent ne pas pouvoir fonctionner à plein régime, du fait de leurs difficultés de recrutement ; 53 % espèrent embaucher plus de monde dans les douze mois à venir, mais une majorité d’entre eux craignent une pénurie de main-d’œuvre.
Supprimer le diplôme universitaire
Alors que faire ? Changer ses méthodes de recrutement, innover, s’écarter des solutions classiques de bon sens. Vladimir Gendelman, le dirigeant de Companyfolders.com, une imprimerie de dossiers, de classeurs et d’enveloppes de luxe installée à Pontiac, dans le Michigan, a décidé d’éliminer l’obligation d’études supérieures dans ses petites annonces.
C’est son ancienne secrétaire qui l’a fait changer d’avis. Elle avait envie de devenir chef de projet. « Elle ne connaissait rien à l’impression ou au design graphique, explique M. Gendelman. Mais elle a essayé, elle a appris et elle réalise un travail superbe. » Alors, quand le patron de cette structure de seize employés s’est mis en quête d’un directeur marketing, il a immédiatement éliminé l’obligation d’un diplôme universitaire. « J’élargis le vivier de recrutement, dit-il. Je mets l’accent sur l’expérience et la capacité à exécuter. » M. Gendelman demande ainsi aux candidats d’imaginer une campagne marketing. « Il y a des choses qu’on ne peut pas apprendre à l’école », conclut-il.
Diana Manalang, la créatrice de Little Chef, Little Cafe, un restaurant de plats à emporter du quartier du Queens, à New York, chouchoute de son côté ses trois jeunes employés à temps partiel. Elle en avait assez des recrues qui disparaissaient soudainement, arrivaient en retard et n’appelaient même pas pour prévenir de leurs absences.Alors, la cheffe a fait venir des jeunes de l’école de cuisine où elle enseigne. Ils travaillent entre dix et vingt heures par semaine.
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