Comment dépasser les 6 % de salariés handicapés en entreprise : l’exemple de Thales

Comment dépasser les 6 % de salariés handicapés en entreprise : l’exemple de Thales

Chaque année, la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (SEEPH) donne lieu à un tour d’horizon sur l’actualité des politiques du handicap des entreprises. Malheureusement, pour constater que les progrès sur l’intégration en milieu de travail ordinaire sont ténus.

Les chiffres sont toujours là pour l’édition 2022, qui se tient depuis le 14 et jusqu’au 20 novembre dans toute la France : le taux de chômage est bien passé de 19 % à 13 %, mais il est toujours le double du taux de l’ensemble de la population, à 7,4 % au second trimestre, selon l’Insee. La dernière enquête de l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph) dénombre 460 131 demandeurs d’emploi en situation de handicap.

Les difficultés de recrutement ont apporté du changement. « Les employeurs sont davantage prêts à intégrer des personnes en situation de handicap. Ils sont de plus en plus nombreux à solliciter tous azimuts Pôle emploi, Cap emploi, les sociétés d’intérim, les entreprises adaptées et le réseau des référents handicap de l’Agefiph », explique Véronique Bustreel, directrice de l’innovation, de l’évaluation et de la stratégie de l’Agefiph.

Un petit tiers des entreprises (29 %) atteignent ou dépassent 6 % de personnes handicapées dans leur effectif

Pourtant, la moyenne nationale du taux d’emploi dans le secteur privé plafonne toujours à 3,5 %. Le taux d’emploi direct est plus élevé dans les grandes entreprises et très variable – du simple au double – selon les secteurs d’activité, précise le ministère du travail. Un petit tiers des entreprises (29 %) atteignent ou dépassent 6 % de personnes handicapées dans leur effectif.

A titre d’exemple, le groupe d’aérospatiale et de défense Thales affiche un taux de 6,69 %, avec 2 400 salariés handicapés. L’objectif est donc atteignable. Mais comment ?

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Il n’y a pas de pensée magique, c’est à la fois le résultat d’une politique de long terme et d’une panoplie d’actions convergentes : accord d’entreprise, réseau d’interlocuteurs, formations, accessibilité des immeubles et des postes de travail. « Le taux était déjà à 6,5 % quand je suis arrivé dans le groupe, en avril 2021 », souligne l’actuel DRH, Clément de Villepin.

Au niveau institutionnel, un premier accord avait été signé en 1992 ; dix ans après, une mission d’insertion a été créée, ainsi qu’un réseau de référents handicap, qui compte aujourd’hui un peu plus d’un représentant par site (52 pour 41 sites). « A cette étape, on a touché du doigt les compétences nécessaires à une bonne intégration pour l’aménagement du poste, l’accompagnement par le manageur et la maîtrise du processus administratif. Les référents, parce qu’ils connaissent le site et les métiers, ont fait le lien entre l’entreprise et l’extérieur », explique M. de Villepin. Plus précisément entre l’entreprise et l’éducation nationale, pour mettre en place des formations aux métiers dont le groupe a besoin, ainsi qu’avec Pôle emploi, Cap emploi, l’Agefiph et les établissements et services d’aide par le travail (ESAT) pour le recrutement.

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LJD

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