Les livreurs de Just Eat, sous la canicule et la menace d’un plan de sauvegarde de l’emploi

Les livreurs de Just Eat, sous la canicule et la menace d’un plan de sauvegarde de l’emploi

A Brenchley, dans le sud-est de l’Angleterre, en août 2020.

Après le Covid-19, la canicule place de nouveau les livreurs à vélo, en première ligne, pour porter des repas à domicile. Mais, vendredi 15 juillet « au soir », la CGT, deuxième syndicat derrière FO, appelle les salariés de la plate-forme Just Eat à faire grève dans une dizaine de villes. L’insuffisance des mesures de protection des livreurs face à ces fortes chaleurs n’est qu’une partie des motifs d’insatisfaction du syndicat, qui porte aussi des revendications salariales et en matière d’emploi.

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Comme lors du premier épisode de canicule de juin, la direction de Just Eat indique dans un communiqué, avoir demandé à ses distributeurs de commandes situés à Amsterdam, où se trouve le siège du groupe, « de faire preuve de souplesse quant aux temps de pause et d’accepter si besoin les demandes de raccourcissement des shifts [période de livraison] ». En clair, « c’est à la tête du client », dénonce Ludovic Rioux, délégué syndical CGT. De toute manière, « il n’y a aucune communication sur ces mesures », déplore Jérémy Graça, délégué syndical FO. La direction a prévu un « seuil de fermeture » du service dans les villes où la température atteint les 38 °C.

Négociations « pas dignes » d’un grand groupe

Mais ce sont surtout les négociations en cours qui préoccupent les syndicats, à commencer par le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) visant le licenciement de 300 salariés sur 800, dont 269 livreurs, un an et demi après les avoir embauchés. Les syndicats n’apprécient pas le report des dernières réunions de négociations qui devaient avoir lieu le 11 juillet.

Deux thèmes sont à l’ordre du jour : les salaires et le PSE, avec la fermeture de Just Eat dans vingt villes. « Les discussions sur le PSE n’avancent pas, déplore M. Rioux. La direction refuse toujours de nous donner des informations essentielles qu’elle est obligée de nous fournir tels que les flux financiers entre les filiales et le groupe Just Eat Takeaway et les commandes par ville. » Pour M. Graça, qui n’appelle pas à la grève, « car les négociations ne sont pas terminées », ces dernières « ne sont pas satisfaisantes, pas dignes » d’un grand groupe. Just Etat a proposé, indique M. Garça, « des formations pour environ 3 000 euros par personne et un congé de reclassement de six mois, c’est trop peu ».

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La CGT constate cependant des « éléments positifs » tels que la proposition de la direction de mettre fin à l’annualisation du temps de travail ou encore la réduction, en cas d’arrêt maladies, du nombre de jours de carence à trois jours au lieu de sept, mais seulement pour les salariés qui ont un an d’ancienneté. En revanche, il y aurait aussi des propositions jugées « régressives » par la CGT, telles que l’augmentation du poids maximal du sac à 10 kg au lieu de 5 kg actuellement. Sollicitée, la direction n’a pas pu nous répondre, son service de presse indiquant n’avoir trouvé « personne de disponible (…) en ce long week-end ».

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