Intérim : les conditions de travail passées au crible
Quel est le sort des ouvriers travaillant en intérim, comparé à celui des autres ouvriers ? La réponse n’est pas univoque : ils sont moins soumis au stress, mais plus exposés à certaines contraintes physiques, selon une étude diffusée, mardi 9 octobre, par la Dares, la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques, dépendant du ministère du travail.
Les intérimaires étant à 80 % des ouvriers, l’enquête concerne uniquement cette catégorie de travailleurs affectés à des missions temporaires. L’activité qu’ils exercent se trouve, bien souvent, dans des secteurs où les « risques professionnels » sont « élevés » : construction, industrie, logistique… Deux facteurs de pénibilité sont plus prégnants pour eux que pour l’ensemble des ouvriers : le travail répétitif plus de dix heures par semaine et les vibrations des membres supérieurs. D’autres situations éprouvantes touchent davantage les ouvriers intérimaires que leurs collègues (par exemple, le fait de travailler debout au moins vingt heures par semaine), mais les écarts ne sont pas jugés significatifs, dès lors que l’« on prend en compte le sexe, l’âge, le secteur (…) et la taille de l’établissement ».
Moins de charge mentale
S’agissant des risques psychosociaux, la situation des ouvriers intérimaires se révèle un petit peu plus favorable. La charge mentale au travail (délais à tenir, contrôle, etc.) s’avère un peu moins lourde pour eux que pour les autres ouvriers. Les intérimaires déclarent également « moins souffrir d’un manque de reconnaissance ». En revanche, ils sont plus nombreux à faire état d’une « faible latitude décisionnelle » et à se plaindre de l’insécurité de l’emploi, ce qui n’est guère surprenant compte tenu de leur statut.
Autre constat, qui semble plutôt à leur avantage : les ouvriers intérimaires sont moins exposés que leurs collègues à un produit chimique ou à un agent cancérogène. Une différence…