Archive dans 2022

A Nantes, l’association AMI, pilier de l’aide aux migrants, menacée de disparition

Des migrants sont assis près de leurs tentes sur la place Daviais, dans le centre de Nantes, dans le cadre d’une action symbolique, le 3 juillet 2019.

Le couperet est tombé, mardi 12 juillet. Après plusieurs relances, la Caisse des dépôts et consignations, opérateur pour l’Etat du programme Intégration professionnelle des réfugiés (IPR), a officiellement signé l’arrêt de mort de l’association Accompagnement migrants intégration (AMI), pilier de l’aide aux exilés à Nantes. Dans un courriel adressé au mandataire judiciaire en charge du suivi de la situation financière de l’association, elle confirme que la structure – qui épaule 1 400 personnes – ne percevra pas la deuxième tranche de subventions prévue dans le cadre de l’appel à projets qu’elle a pourtant remporté en 2020.

Pour justifier cette volte-face, la Caisse des dépôts et consignations invoque « un non-respect des objectifs » et « l’utilisation non conforme des fonds alloués ». Les crédits mobilisés par le programme IPR, explique-t-on en substance, doivent uniquement « profiter » aux réfugiés ou aux exilés bénéficiant d’une protection internationale – tels les ressortissants ukrainiens –, qui disposent de titres de séjour provisoire. Or, sujet de frictions : l’association AMI, qui a décroché 700 contrats payés au smic l’an passé, déploie aussi son action auprès de demandeurs d’asile, munis d’autorisations de travail, dont la situation juridique n’est pas tranchée.

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« Les représentants de l’Etat disent qu’ils ne veulent pas donner de faux espoirs aux demandeurs d’asile en leur laissant penser qu’ils pourront être régularisés grâce à leur emploi, se désole Catherine Libault, présidente de l’association qu’elle a fondée en 2006. Mais qu’est-ce qu’on veut ? Laisser ces personnes dans la misère, alors que les délais de traitement de leur procédure s’étirent souvent sur deux années ? Les gens qu’on suit sont mieux à travailler. Au moins, ils s’intègrent, cela vaut bien mieux que de tomber dans la délinquance pour survivre. »

« Plus que 60 euros de trésorerie »

Faute de moyens financiers, l’association, qui a étoffé ses services et compte sept salariés, est aux abois, ne comptant « plus que 60 euros de trésorerie ». Sa liquidation devrait être ordonnée le 19 juillet. Au grand dam d’entrepreneurs qui s’appuient sur les recrues envoyées pour faire tourner leur activité. « Aujourd’hui, l’association est incontestablement un acteur-clé du milieu économique maraîcher », souligne Patrice Rouillard, patron de La Fraiseraie du lac, à La Chevrolière, au sud de Nantes.

En avril, l’association AMI a contribué à sauver la saison du muguet, assurant le recrutement et le transport de 380 migrants pour les producteurs de clochettes blanches. De nombreux viticulteurs misent aussi sur la structure pour leur adresser une soixantaine de travailleurs lors des prochaines vendanges. « La structure abat un boulot monstre », souffle M. Rouillard, qui note : « Les migrants sont bien accompagnés, suivent des cours de français ainsi que des cours d’instruction civique. Tout le volet administratif – autorisations de travail, vérifications des titres de séjour, papiers… – est aussi géré par l’association. C’est de l’or en barre… »

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A Roissy, après les grèves, le cauchemar des bagages

Lors de la grève des personnels de Groupe ADP, le 1er juillet, à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle.

Les passagers devront encore patienter ! Quinze jours après la grève des personnels de Groupe ADP, intervenue le 1er juillet, la totalité des bagages bloqués à l’aéroport de Roissy n’avait toujours pas été restituée aux légitimes propriétaires. Toutefois, fait savoir Air France, vendredi 15 juillet, « la situation est sous contrôle et l’on revient vers des opérations normales ».

Pour accélérer le mouvement, la compagnie déclare avoir ajouté « une équipe de renfort d’environ une centaine de personnes par nuit pour désengorger le trop-plein ». Un effort tempéré par Augustin de Romanet, PDG de Groupe ADP, qui ne reconnaît que l’ajout d’une « trentaine de collaborateurs » pour envoyer les valises coincées à Roissy vers leurs destinations d’origine. A en croire la compagnie aérienne, les quelques milliers de bagages encore en souffrance sont en train d’être « acheminés vers les escales de destination ».

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Pour les passagers partis sur leurs lieux de vacances sans leurs valises, ces opérations semblent d’une lenteur exaspérante. Celle-ci s’explique par le nombre gigantesque de valises qui se sont accumulées après que les grévistes ont démarré avec plusieurs heures de retard la trieuse à bagages qui les répartit vers les différents vols en partance. Notamment les vols très matinaux des compagnies à bas coûts.

« La gestion des escales ne relève pas de la responsabilité d’ADP »

Au total, ce sont près de 35 000 sacs et valises en tous genres qui sont restés à l’aéroport. Très loin des 3 500 seulement dénombrés dans un premier temps par Groupe ADP. Deux semaines plus tard, M. de Romanet a présenté ses excuses et admis « la faute d’ADP ». Mais il affirme que « la totalité des bagages bloqués par la grève du 1er juillet ont été acheminés, mercredi 13 juillet », tout juste vingt-quatre heures avant la fin du délai de grâce fixé par le nouveau ministre délégué aux transports, Clément Beaune. « J’avais donné un objectif de cinq à sept jours la semaine dernière, et tout s’est achevé la nuit dernière, en six jours », s’est félicité le ministre, vendredi 15 juillet, sur l’antenne de BFM-TV.

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Le patron de Groupe ADP estime avoir agi avec une certaine célérité, car, signale-t-il, « par le passé, les compagnies rendaient les bagages au bout de trois mois ». Un satisfecit qui ne signifie toutefois pas que tous les passagers ont bien récupéré leurs effets. L’acheminement des bagages depuis les escales n’est qu’une étape, avant qu’ils soient restitués en main propre à leurs propriétaires sur leurs lieux de villégiature. Justement, le PDG du gestionnaire de l’aéroport parisien fait savoir que « la gestion des escales ne relève pas de la responsabilité d’ADP », mais de celle de la compagnie aérienne.

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Les livreurs de Just Eat, sous la canicule et la menace d’un plan de sauvegarde de l’emploi

A Brenchley, dans le sud-est de l’Angleterre, en août 2020.

Après le Covid-19, la canicule place de nouveau les livreurs à vélo, en première ligne, pour porter des repas à domicile. Mais, vendredi 15 juillet « au soir », la CGT, deuxième syndicat derrière FO, appelle les salariés de la plate-forme Just Eat à faire grève dans une dizaine de villes. L’insuffisance des mesures de protection des livreurs face à ces fortes chaleurs n’est qu’une partie des motifs d’insatisfaction du syndicat, qui porte aussi des revendications salariales et en matière d’emploi.

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Comme lors du premier épisode de canicule de juin, la direction de Just Eat indique dans un communiqué, avoir demandé à ses distributeurs de commandes situés à Amsterdam, où se trouve le siège du groupe, « de faire preuve de souplesse quant aux temps de pause et d’accepter si besoin les demandes de raccourcissement des shifts [période de livraison] ». En clair, « c’est à la tête du client », dénonce Ludovic Rioux, délégué syndical CGT. De toute manière, « il n’y a aucune communication sur ces mesures », déplore Jérémy Graça, délégué syndical FO. La direction a prévu un « seuil de fermeture » du service dans les villes où la température atteint les 38 °C.

Négociations « pas dignes » d’un grand groupe

Mais ce sont surtout les négociations en cours qui préoccupent les syndicats, à commencer par le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) visant le licenciement de 300 salariés sur 800, dont 269 livreurs, un an et demi après les avoir embauchés. Les syndicats n’apprécient pas le report des dernières réunions de négociations qui devaient avoir lieu le 11 juillet.

Deux thèmes sont à l’ordre du jour : les salaires et le PSE, avec la fermeture de Just Eat dans vingt villes. « Les discussions sur le PSE n’avancent pas, déplore M. Rioux. La direction refuse toujours de nous donner des informations essentielles qu’elle est obligée de nous fournir tels que les flux financiers entre les filiales et le groupe Just Eat Takeaway et les commandes par ville. » Pour M. Graça, qui n’appelle pas à la grève, « car les négociations ne sont pas terminées », ces dernières « ne sont pas satisfaisantes, pas dignes » d’un grand groupe. Just Etat a proposé, indique M. Garça, « des formations pour environ 3 000 euros par personne et un congé de reclassement de six mois, c’est trop peu ».

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La CGT constate cependant des « éléments positifs » tels que la proposition de la direction de mettre fin à l’annualisation du temps de travail ou encore la réduction, en cas d’arrêt maladies, du nombre de jours de carence à trois jours au lieu de sept, mais seulement pour les salariés qui ont un an d’ancienneté. En revanche, il y aurait aussi des propositions jugées « régressives » par la CGT, telles que l’augmentation du poids maximal du sac à 10 kg au lieu de 5 kg actuellement. Sollicitée, la direction n’a pas pu nous répondre, son service de presse indiquant n’avoir trouvé « personne de disponible (…) en ce long week-end ».

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L’intelligence artificielle au service de l’« expérience collaborateur », un outil qui se répand en entreprise

Un algorithme plus fort qu’une boîte à idées ? En pleine crise de l’hôpital, le personnel du centre hospitalier national d’ophtalmologie des Quinze-Vingts (Paris) s’est vu invité à partager ses idées pour améliorer ses conditions de travail. Les participants ont pu déposer leurs contributions non sur un petit papier, mais sur une plate-forme déployée par la start-up Better World, spécialisée dans la collecte et l’analyse de données.

« Dans un objectif d’amélioration de la qualité de vie au travail, on a adapté cet outil, initialement destiné à mesurer la satisfaction de nos patients, afin d’avoir des remontées de l’ensemble de notre personnel », indique Nils Avanturier, directeur des ressources humaines et directeur général adjoint de l’hôpital. Anonymes ou non, les contributions sont ensuite analysées par un outil d’intelligence artificielle, qui fait ressortir les thèmes qui reviennent le plus souvent.

« Tout le monde peut faire des suggestions »

Déployée depuis quelques mois dans l’établissement, la solution a été présentée lors de la journée organisée par la Fédération hospitalière de France en Ile-de-France le 16 juin dernier. « Tout le monde peut faire des suggestions, les soignants et les non-soignants, fait valoir Nils Avanturier. Cela nous permet de recueillir et de traiter une masse de données très nettement supérieure au questionnaire de satisfaction qu’on faisait tous les deux ans auprès du personnel. »

Suite à la première phase de déploiement, fin de 2021, « l’item “activités sportives” est ressorti, souligne le directeur général adjoint de l’établissement. On a donc décliné dans notre projet d’établissement une salle de sport pour notre personnel ». Sans surprise sont aussi ressorties des contributions sur « tout ce qui était organisation », ainsi que l’ergonomie et l’aménagement du temps de travail. En guise de solution, l’établissement a notamment travaillé à une meilleure répartition des tâches entre les médecins et les orthoptistes.

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Cet outil n’est pourtant pas forcément du goût de toutes les organisations syndicales. Secrétaire fédéral SUD Santé Sociaux, François Ringoot voit dans l’expérimentation menée à l’hôpital des Quinze-Vingts un moyen pour la direction de se cacher derrière son petit doigt : « On change les outils, mais le principe reste toujours le même : on fait semblant d’écouter les salariés. »

L’hôpital parisien est loin d’être le seul employeur à miser sur l’innovation technologique pour tenter d’améliorer la qualité de vie au travail de ses salariés. A en croire le Baromètre 2022 de l’expérience collaborateur publié par l’agence Parlons RH, la proportion des entreprises interrogées qui mettent en place une « démarche autour de l’expérience collaborateur » est passée de 5 % à 10 % depuis 2020. Nouveau concept en vogue auprès des DRH, « l’expérience collaborateur » est au cœur d’un marché florissant de solutions promettant d’améliorer le bien-être des salariés.

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« C’est marrant, je ne suis pas sûr d’avoir envie de retravailler » : les vantards de la rupture conventionnelle

Chronique« Les casse-pieds de l’été » (2/8). Certains individus ont le chic pour gâcher les vacances. « M » vous indique ceux à éviter pour préserver vos précieux moments de détente. Cette semaine, les chanceux qui viennent de signer pour des congés à durée indéterminée.

Parmi les gens qu’il est désagréable d’avoir à ses côtés en vacances, certains ne nous veulent aucun mal. Ils ont juste le tort de faire jaillir en nous de mesquines pensées, l’envie, notamment. Ceux qui viennent de signer une rupture conventionnelle, par exemple. Le minimum serait de les plaindre, ils sortent généralement d’une situation professionnelle difficile, ne savent pas quel avenir les attend. Et pourtant, à les entendre s’interroger sur leur nouvelle vie, on en vient à les jalouser secrètement.

En vacances, les gens en rupture conventionnelle sont dans leur élément. Quand on se demande si on va prendre ses deux semaines de congé en juillet ou en août, ils expliquent qu’eux, à leur retour de leurs deux mois et demi de repos, ont prévu un stage de permaculture en Normandie, avant une semaine de formation à la communication non violente à Bruxelles. Ils assurent que « ça fait beaucoup de bien » et nous disent qu’on devrait essayer. On ne va pas leur avouer que, ­pendant l’année, on ne trouve même pas le temps d’aller à la gym une fois par semaine.

En attendant (les gens en rupture conventionnelle disent volontiers « en attendant », sans que l’on comprenne vraiment ce qu’ils atten­dent), ils « donnent un coup de main » à des amis, conseillent des start-up bénévolement (la version de droite de la permaculture).

Gros chèque

A la plage, sur leur serviette, ils expliquent que leur problème, c’est qu’ils hésitent vraiment avec tous ces possibles qui s’ouvrent à eux. C’est au moment où ils précisent : « J’ai de quoi voir venir jusqu’à… », allusion à la durée de leurs allocations Pôle emploi, qu’on se sent devenir de droite avec des cocardes RPR qui vous poussent partout sur le maillot de bain. « C’est marrant, confient-ils face à l’océan, je ne suis pas sûr d’avoir envie de retravailler. » A bien y réfléchir, nous non plus, mais ils ne nous ont pas posé la question.

Depuis qu’il a vu un coach, le vacancier en rupture conventionnelle sait qu’il a « besoin de sens », et il l’explique au cousin en vacances qui a surtout besoin de joindre les deux bouts.

Heureusement, OpinionWay l’a fait. Selon un récent sondage mené pour l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail, 84 % des actifs français estiment que leur emploi a du sens, mais 43 % seraient prêts à quitter le leur dans les deux ans pour un autre qui en ait encore davantage. C’est la réalité contre les aspirations. L’enquête ne donne pas le pourcentage de vacanciers prêts à quitter leur boulot après avoir passé des vacances avec des copains en rupture conventionnelle.

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La France peine à s’améliorer dans la réduction des inégalités femmes-hommes au travail

Entre pandémie de Covid-19, conflits géopolitiques et augmentation du coût de la vie, les politiques semblent avoir relégué la question de l’égalité femmes-hommes au second plan. C’est le constat du classement 2022 du Forum économique mondial (ou WEF, pour World Economic Forum) sur l’égalité professionnelle femmes-hommes, publié mercredi 13 juillet, et où la France n’occupe que la 15e place.

En 2022, le fossé entre les femmes et les hommes est loin d’être comblé et, selon les experts du WEF, il faudra encore cent trente-deux ans pour y parvenir à l’échelle mondiale. Si ce chiffre était de cent trente-six en 2021, notamment en raison de la pandémie de Covid-19, depuis des années il ne se réduit pas de manière significative, et le WEF n’enregistre pas d’avancée majeure dans la lutte contre les inégalités.

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Depuis 2014, la France elle aussi stagne dans le classement : si elle a gagné un rang par rapport au classement 2021, elle en a perdu trois par rapport à 2018. Une oscillation constante qui agace les ONG. « On est toujours au même stade, alors qu’on nous a promis que l’égalité femmes-hommes serait la grande priorité du quinquennat. Pire, on nous l’a promis deux fois », fustige Valentine Viard, présidente de l’ONG Business & Professional Women France, qui milite pour l’égalité professionnelle.

De la formation au marché du travail, les inégalités perdurent : bien que la France soit sur la première marche du podium en matière d’éducation, les femmes sont surreprésentées chez les diplômés de la santé (74 %), des arts et sciences humaines (70 %), tandis qu’elles restent les grandes absentes de l’ingénierie (26 %) et des technologies de l’information et de la communication (16,5 %).

« Appliquer les lois de manière stricte »

Sans surprise, ces différences de traitement avec les hommes les suivent dans la vie active. Sur le marché du travail, le chemin est encore long pour parvenir à l’égalité entre les sexes : en plus d’être plus nombreuses à être embauchées à temps partiel que les hommes, en France, les femmes ne perçoivent toujours que 75 % du salaire de leur homologue masculin.

Aujourd’hui, la principale épine dans le pied de la France reste le manque d’indicateurs, confie Valentine Viard. « Tout ce qui ne se compte pas, ne se contrôle pas. C’est pourquoi il faut des chiffres sur le recrutement, sur les salaires et sur les congés maternité. Ensuite viendra le temps des sanctions », précise-t-elle.

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L’ambition de l’ONG : hisser la France dans le top 5 des pays en matière d’égalité professionnelle d’ici la fin du quinquennat. Mais pour pouvoir concurrencer l’Islande, première du classement pour la treizième année consécutive, « il faut arrêter la tolérance et appliquer les lois de manière stricte », scande la présidente, faisant allusion à la loi Génisson (2001) ou la loi Rixain (2021) sur l’égalité entre les femmes et les hommes dans les entreprises.

Un défi majeur, au moment où l’ombre d’un retour en arrière plane sur l’Europe. « Les conséquences économiques et sociales de la pandémie et des conflits géopolitiques ont interrompu les progrès. Elles ont aggravé la situation des femmes et risquent de créer des cicatrices permanentes sur le marché du travail », regrette Saadia Zahidi, directrice générale du WEF, citée dans l’étude. D’autant plus qu’avec l’inflation et la crise énergétique qui frappe l’Europe depuis des mois, la crainte d’un délaissement de la part des dirigeants politiques et d’une régression en matière d’égalité femmes-hommes s’intensifie.

Dirigeant, DRH, salarié… Comment votre entreprise s’adapte-t-elle à la multiplication des vagues de chaleur ?

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Football : à Bordeaux, la chute des Girondins s’annonce « lourde de conséquences »

Samedi 9 juillet, 3 500 supporteurs des Girondins de Bordeaux (FCGB) – un peu plus de 2 000 selon la police – ont marché dans les rues de la ville pour crier leur soutien au club de football.

Le rendez-vous avait été donné samedi 9 juillet à 16 heures, place Pey-Berland à Bordeaux. Pendant près de deux heures, 3 500 supporteurs des Girondins de Bordeaux (FCGB) – un peu plus de 2 000 selon la police – ont marché dans les rues de la ville pour crier leur soutien au club de football, emblème de la ville depuis un siècle – voire cent quarante ans, si l’on prend comme point de départ la création du Club omnisports de Bordeaux –, mais menacé de relégation au niveau amateur.

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Quatre jours plus tôt, la direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), le gendarme du football financier, avait considéré que le club n’avait pas apporté les garanties suffisantes pour évoluer en Ligue 2, où il avait été relégué sportivement au terme de la saison 2021-2022, et qu’il devait donc être rétrogradé encore d’un cran, en National 1.

« C’est une décision lourde de conséquences pour un territoire, des habitants, déplore Pierre Hurmic, maire (écologiste) de Bordeaux. On ne peut pas rayer un club et ses cent quarante ans d’histoire. » Samedi, accompagné d’autres élus, il était en tête du cortège derrière une banderole « Sauvons le FCGB ».

Si la rétrogradation des Girondins au niveau amateur devait être confirmée, cela se traduirait très probablement par un dépôt de bilan et un redémarrage au niveau National 3, la cinquième division, voire au niveau régional, encore un échelon en dessous. Avec un impact économique dévastateur, compte tenu des structures du club, actuellement taillées pour le niveau professionnel.

« Trois cents emplois directs et au moins autant d’indirects en dépendent », ont alerté, lundi 11 juillet, dix parlementaires de Gironde dans une lettre ouverte adressée à la ministre des sports, Amélie Oudéa-Castéra, dénonçant « l’arrêt de mort » prononcé par la DNCG contre les Girondins de Bordeaux.

Le centre de formation pourrait être amené à fermer ses portes. Quant à l’avenir de l’équipe professionnelle féminine, il serait lui aussi compromis. « Elles sont payées par la société professionnelle qui pourrait être cet été concernée par la liquidation », souligne Thomas Jacquemier, le directeur général délégué des Girondins, rappelant que cette équipe dispose du « troisième budget de la D1 féminine, derrière Paris et Lyon ».

« Pas question de laisser en friche » le stade Matmut Atlantique

Outre l’impact sur le plan économico-sportif pour le club, un dépôt de bilan aurait aussi des conséquences pour les collectivités locales. L’avenir du stade Matmut Atlantique, inauguré en 2015, propriété de l’entreprise Stade Bordeaux Atlantique (SBA), filiale des groupes Vinci et Fayat, et financé dans le cadre d’un partenariat public-privé avec Bordeaux Métropole, est particulièrement au cœur des interrogations des élus locaux.

Lors du conseil de la métropole du 7 juillet, le président, Alain Anziani, en a appelé à « la mobilisation générale ». Les élus métropolitains avaient déjà voté à l’unanimité, le 24 juin, un étalement sur les deux prochaines saisons des dettes des Girondins, et un lissage des loyers à venir pour l’utilisation de l’enceinte jusqu’au terme de la saison 2024-2025.

La métropole assure pouvoir « faire face au manque de recettes si le FCGB ne paye plus son loyer, le budget global de la métropole avoisinant 1,8 milliard d’euros ». « Que la métropole doive renoncer à un loyer pendant deux, trois ou quatre ans, ce n’est pas dramatique », estime Patrick Bobet, chef de file (LR) de l’opposition et ancien président de Bordeaux Métropole.

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« Vous êtes beaucoup dans l’émotion, le drame, le choc, la catastrophe, le patrimoine. On peut aider, mais il faut la protection des salariés en retour, en ne voulant pas qu’il y ait un seul licenciement dans cette entreprise, d’autant qu’on sait qu’il y a de l’argent qui est distribué de manière très opaque », a de son côté lancé Philippe Poutou, conseiller métropolitain (NPA).

L’objectif est désormais d’étudier ce que pourraient être les usages du stade Matmut Atlantique avec des Girondins de Bordeaux relégués en amateur et n’attirant donc plus autant de supporteurs. « Si nous n’avons plus de club professionnel, on doit l’utiliser au mieux. Il n’est pas question de laisser en friche ce stade qui est là et qui peut rendre service », relève le député (LRM) et conseiller municipal et métropolitain Thomas Cazenave.

Pénurie de main-d’œuvre, démissions à la chaîne… Où sont passés les salariés ?

« Même pas en rêve j’y retournerai. » Le verdict de Mounia Moudjari, 43 ans, est sans appel. Après quinze années harassantes dans la restauration, elle a quitté son job pour devenir cariste dans la logistique. Et pour rien au monde elle ne reviendrait en arrière. « Certes, il faut aussi travailler dur et être polyvalent dans mon nouveau travail, mais j’ai des primes, des jours fériés, un treizième mois, le comité d’entreprise et tout, égrène-t-elle. Pas comme dans les restos où, en plus, on changeait mon prénom. Ceux qui y sont encore, je les plains. »

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Comme elle, des centaines de milliers de salariés ont changé de poste depuis la crise du Covid-19. Un phénomène aussi massif qu’inédit, qui déroute encore nombre d’employeurs et d’observateurs du monde de l’emploi – car ici, la question centrale n’est pas le salaire, ou du moins, pas seulement.

Pour comprendre ses racines, il convient de remonter aux longs mois de confinement, début 2020. Beaucoup de Français ont mis à profit ce temps d’inactivité subi pour prendre du recul. Réfléchir. Faire le point sur le sens du travail, les sacrifices qu’il impose, les pistes pour améliorer le quotidien, même à la marge.

Se recentrer sur l’essentiel : c’est précisément ce qui a incité Marco Miocic à candidater à La Poste. Après avoir monté son autoentreprise dans l’optométrie, ce trentenaire a frisé le burn-out. Alors, il a choisi de bifurquer. Il est aujourd’hui facteur et s’en félicite tous les jours. « Même s’il est physique, ce métier me plaît, raconte-t-il. J’ai retrouvé du temps pour ma famille, et le groupe m’offre beaucoup de possibilités d’évolutions. »

Fins de contrat

Tous les sondages sur le sujet – et ils sont nombreux – confirment cette profonde quête de mieux : 43 % des actifs envisagent de quitter leur emploi dans les deux ans pour un travail qui a plus de sens (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail) ; 35 % des salariés n’ont jamais eu autant envie de démissionner (plate-forme d’emploi Indeed) ; les Français afficheraient le taux d’engagement au travail le plus bas d’Europe (Global Workplace Gallup).

Les données sur l’emploi l’attestent également. Au troisième trimestre 2021, les fins de contrats ont bondi de 20 %, selon les derniers chiffres de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques, publiés en février – soit + 14,4 % pour les CDI et + 22,8 % pour les CDD. Les ruptures de CDI sont au plus haut depuis 2007.

Dans certains secteurs, l’hémorragie est conséquente. Dans l’hôtellerie-restauration, par exemple, 450 000 salariés présents un an plus tôt avaient quitté leur entreprise en 2021. C’est presque 100 000 de plus qu’en 2019. Et dans la santé, « 30 % des infirmiers quittent la profession dans les cinq ans après avoir obtenu leur diplôme », indique le Syndicat national des professionnels infirmiers.

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