Archive dans septembre 2019

L’index égalité femmes-hommes : les entreprises de taille intermédiaire se heurtent aux mêmes freins que les grands groupes

Les entreprises de 250 à 1 000 salariés doivent avoir publié leur index d’égalité femmes-hommes le 1er septembre au plus tard. Environ 6 000 de ces entreprises de taille intermédiaires sont concernées. Un outil salué unanimement par les DRH interrogés, malgré quelques blocages.

Par Publié aujourd’hui à 07h00

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« Pour favoriser la parité professionnelle impulsée par le ministère du travail, cet outil  [l’index égalité femmes-hommes] doit permettre aux entreprises de mesurer les écarts de rémunérations, d’augmentations et de promotions entre les salariés des deux sexes à travers un système de points. »
« Pour favoriser la parité professionnelle impulsée par le ministère du travail, cet outil  [l’index égalité femmes-hommes] doit permettre aux entreprises de mesurer les écarts de rémunérations, d’augmentations et de promotions entre les salariés des deux sexes à travers un système de points. » Eva Bee/Ikon Images / Photononstop

« J’ai reçu un e-mail à ce sujet hier : on ne savait pas où le publier sur le site Internet ! », déclare en riant Laurence Dubois, la directrice des ressources humaines de Prodware France. Cette Entreprise de taille intermédiaire (ETI) spécialisée dans les solutions logicielles, qui compte un peu plus de 500 salariés sur le sol français – dont un tiers de femmes – fait partie des entreprises tenues de publier leur index de l’égalité professionnelle au plus tard le 1er septembre.

Au cœur du dispositif pour favoriser la parité professionnelle impulsée par le ministère du travail, cet outil doit permettre aux entreprises de mesurer les écarts de rémunérations, d’augmentations et de promotions entre les salariés des deux sexes à travers un système de points. Les employeurs doivent communiquer le résultat à l’inspection du travail et publier le score global sur le site Internet de l’entreprise.

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Après les entreprises de plus de 1 000 salariés, qui avaient jusqu’au 1er mars pour publier ces données, c’est au tour des entreprises de 250 à 1 000 salariés d’être concernées par cette obligation. Si les grandes entreprises ont eu quelques mauvaises surprises au vu de leurs résultats, en mars, notamment dans la fonction publique, pour Prodware, ce n’est pas vraiment une source d’inquiétude : « après calcul, on obtient le score de 88 points sur 100 », revendique fièrement sa DRH.

Un « bon outil » pour mesurer les inégalités entre hommes et femmes

Trois jours avant l’échéance, le service de presse du ministère du travail a déclaré ne pas avoir encore de chiffres à communiquer. Le Mouvement des ETI, le principal syndicat d’entreprises de taille intermédiaire, n’en dit guère plus. « Les entreprises sont en train de mettre en œuvre cet index », nous affirme-t-on, sans plus de précisions.

En nous basant sur un échantillon aléatoire de 25 ETI aux effectifs compris entre 250 et 1 000 salariés, nous avons constaté que seules six avaient publié leur index sur le site le 28 août – toutes avec de bons scores. En mars, pour les grandes entreprises, ce sont également les meilleurs scores qui avaient été publiés en premier. Les prochains jours diront si les retours de vacances sont à incriminer au retard de publication, ou bien s’il s’agit d’une réelle méconnaissance de la loi par les entreprises concernées.

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En attendant, le Mouvement des ETI salue la mise en place de cet index, comme un « bon outil » pour mesurer les inégalités professionnelles entre hommes et femmes. Un qualificatif souvent utilisé par les DRH interrogés, même ceux qui ont du mal à respecter tous les critères. Le Mouvement des ETI souligne toutefois que la mise en place de l’index constitue une « charge supplémentaire » pour les entreprises.