Archive dans 2018

Les dirigeantes misent sur le numérique

En France, les femmes qui émergent comme dirigeantes répondent à un besoin de l’entreprise de s’appuyer sur des compétences nouvelles, qu’elles sont à même d’aller chercher dans les start-up « en développant des écosystèmes ouverts »

Les femmes dirigeantes misent davantage sur le numérique que les hommes dirigeants, révèle une étude du cabinet de conseil KPMG Global Female Leaders Outlook publiée le 6 novembre. Cette enquête a été menée auprès de six cent quatre-vingt-dix-neuf dirigeantes interrogées au printemps dans quarante-deux pays. En France, 91 % de cette catégorie – contre une moyenne mondiale de 77 % – envisagent d’augmenter l’usage de modèles prédictifs ou analytiques sur les trois prochaines années, contre 45 % de leurs homologues masculins.

Pour Marie Guillemot, chargée du développement des grands comptes et des secteurs chez KPMG, « les dirigeantes ont une bonne compréhension de ce que peut apporter le numérique pour la croissance de leur entreprise et notamment les méthodes prédictives ». Elle explique l’écart d’appréciation entre hommes et femmes, par le fait que la maîtrise et l’appétence pour les nouvelles technologies ont été des critères essentiels lorsqu’il s’est agi de faire monter des femmes aux postes de direction. « Ce qui les rend plus optimistes que la majorité des dirigeants en place », affirme-t-elle.

A un horizon de trois ans, 95 % des femmes sont confiantes, voire très confiantes, dans les perspectives de croissance de leur entreprise. Mais seulement 54 % d’entre elles le sont dans la croissance de l’économie française (contre 80 % de leurs homologues masculins), indique l’étude.

Compétences nouvelles

En revanche, les femmes interrogées se montrent plus prudentes que les hommes concernant l’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur l’emploi dans les trois prochaines années : seules 47 % des dirigeantes dans le monde déclarent que l’IA créera plus de postes qu’elle n’en supprimera, contre 62 % des dirigeants internationaux.

dernier enseignement de cette étude : la communication est devenue le premier critère (21 %) mis en avant par les dirigeantes comme facteur clé de leur succès personnel

En France,…

Un meeting pour retrouver l’emploi

Ce forum de l’emploi pas comme les autres revient pour sa deuxième édition le 9 novembre, avec plus d’actualité. On vous présente quatre bonnes raisons d’y participer.

Pour cette deuxième édition du forum « Cap vers la liberté », la Maison de l’initiative souhaite voir plus grand que lors de la première édition. Le week-end prochain la guerre contre le chômage sera prononcé à Grande-Synthe !

1-      Un événement ouvert à tous

Alors que l’année dernière, la première édition de l’événement était seulement ouverte aux jeunes Grand-Synthois, cette année, « Cap vers la liberté » s’ouvre pour tout le monde.

« L’année dernière, nous avions réuni 1 400 jeunes de la ville. Cette année, nous voulons proposer à tout le monde de venir », annonce Laëticia Deken, chargé de communication à la Maison de l’initiative.

Le but étant de toucher principalement les personnes à la recherche d’un emploi, notamment à Grande-Synthe, où le taux de chômage s’élève à 28,6 % de la population, soit trois fois la moyenne nationale.

2-      Saisir des opportunités

Cette année, le forum sera réparti en quatre pôles bien distincts. « Tout d’abord, nous aurons le pôle entrepreneuriat où notre partenaire BGE présentera le projet Ose : on s’entreprend à Grande-Synthe. Il s’agit là de démontrer que le travail peut se faire autrement que par le salariat. »

Ce pôle va réunir également des structures de toute l’agglomération, ce qui va permettre de trouver des contacts et des réseaux pour celui ou celle qui souhaite se lancer dans l’entrepreneuriat.

Le second pôle, celui de l’emploi et de la formation. Comme son nom l’indique, il va unir des organismes de formation mais également des gros recruteurs du secteur, avec quelques occasions à saisir« Il y aura notamment ArcelorMittal ou encore Dillinger », précise Laëticia Deken.

La troisième partie sera consacrée à la mobilité. Avec des informations simples, mais nécessaires, sur les différentes façons de se déplacer à moindres frais sur le territoire et pas forcément qu’en voiture !

Enfin, la quatrième partie sera consacrée au village du savoir-faire. Un rassemblement des associations et de particuliers qui viendront transmettre leurs compétences particulières, et pas forcément seulement dans le cadre du travail !

3-      Le travail, mais pas que ça

Le forum « Cap vers la liberté » sera également l’occasion pour les personnes les plus isolées dans leur recherche d’emploi de renouer avec le monde du travail, mais aussi de reprendre confiance en soi.

Au contraire d’un forum de l’emploi « ordinaire », lors de cet événement, l’accent sera mis sur l’humain et non pas sur son expérience professionnelle. « Nous voulons montrer que les gens ne sont pas qu’un bout de papier. C’est un rendez-vous informatif, mais également très ludique. »

En marge des différents pôles, deux conférences auront lieu. L’une afin de présenter le projet d’ATD Quart monde  : « Territoire zéro chômeur de longue durée ».

L’autre, plus militante et menée par Agir contre le chômage  sur le thème : « Guerre contre le chômage ou guerre contre les chômeurs ? ». De quoi remettre les choses en perspectives.

4-      Assister au lancement de l’opération « Tandem »

Cette opportunité sera aussi l’occasion pour la Maison de l’initiative et la mairie de Grande-Synthe de lancer l’opération « Tandem ».

« Nous souhaitons développer un concept inédit dans la ville : des binômes entre demandeur d’emploi et citoyen. L’un et l’autre s’apporteront de l’aide sur toutes les questions concernant la vie quotidienne, et pas seulement sur les questions liées à l’emploi : il est possible par exemple que l’un des membres du binôme organise une soirée pour l’autre… C’est une aide au projet de vie, plus qu’un parrainage vers l’emploi. »

Cap vers la liberté. 9 novembre, de 9 h à 17 h, au Palais du Littoral. Gratuit et ouvert à tous. Inscriptions aux conférences nécessaires aux adresses suivantes : a.delplace@maison-initiative.fr ou l.deken@maison-initiative.fr

 

 

PSA et Renault assignés en justice par les ex-GM&S

Les groupes PSA et Renault ont été assignés en justice par les anciens salariés de l’entreprise creusoise GM&S de La Souterraine, ont annoncé jeudi 8 novembre ces derniers et leur avocat Jean-Louis Borie, dans un communiqué de presse. « Oui, nous attaquons PSA et Renault pour ce qu’ils nous ont fait subir depuis des années, les vies brisées, les carrières cassées, la souffrance des familles et sans oublier les conséquences psychologiques. Tout cela a été orchestré par les constructeurs automobiles, nous demandons réparation ! » écrivent les salariés.

Les 85 licenciés de GM&S et les 33 autres salariés repris au sein de l’entreprise LSI réclament une somme totale de 7,4 millions d’euros aux deux constructeurs qu’ils accusent d’avoir provoqué la chute de l’ex-équipementier automobile en le maintenant en situation de dépendance économique. « Nous demandons 80 000 euros pour chacun des 85 licenciés et 20 000 euros pour chacun des personnels repris par LSI. D’autres ont annoncé qu’ils allaient se joindre à la procédure », a précisé MBorie.

« Abus de position dominante  »

L’assignation en justice pour « abus de position dominante » et « responsabilité pour faute » devant le tribunal de grande instance de Guéret (Creuse) a été délivrée par huissier lundi à Peugeot et mardi à Renault. L’association de soutien et de défense ainsi que le comité d’entreprise réclament également respectivement 5 000 euros et 20 000 euros aux constructeurs automobiles.

MBorie a indiqué laisser cependant la porte ouverte à une conciliation. « Notre démarche aboutira à une audience civile devant le tribunal de grande instance sauf si l’on aboutit à un protocole d’accord. Nous avons toujours privilégié la discussion », a-t-il dit.

Fin septembre, l’avocat avait sommé Renault et PSA de participer à une « conciliation » sous peine d’engager contre eux ces poursuites. Le directeur juridique de PSA, Mark Rollinger, avait répondu le 8 octobre. Dans ce courrier, PSA « considère avoir respecté ses engagements et être en mesure de s’en justifier » mais estime que « le projet d’assignation en justice est un signal négatif, n’étant pas de nature à permettre au site de travailler avec de nouveaux clients et de se développer », avait expliqué Me Borie.

Renault n’a pas donné de réponse, selon le communiqué.

En mai 2017, après des mois de mobilisation, de manifestations et d’opération coups de poing, les salariés excédés avaient menacé de faire sauter leur entreprise avec des bouteilles de gaz. Ce dossier social avait accaparé les premiers mois de la présidence Macron. L’entreprise a finalement été reprise pour un euro symbolique en septembre 2017, avec 120 emplois conservés.

Lire aussi :   A La Souterraine dans la Creuse, la dure vie d’après des anciens salariés de GM&S

Diagnostic de l’Unédic sur l’essor des contrats courts

« Il ressort que les entreprises qui favorisent la compétitivité-coût s’appuient sur une division forte du travail propice aux contrats courts, avec la mise en place de réembauches régulières d’un ou plusieurs mêmes employés par un même employeur » (Pôle emploi à Angoulême; Charente).

Afin de faciliter les négociations de l’assurance-chômage qui s’ouvrent, vendredi 9 novembre, l’Unédic a publié en septembre un état des lieux du marché du travail. Le diagnostic relevait notamment une forte augmentation des contrats courts, dont l’encadrement devrait être discuté avec les partenaires sociaux, et surtout la concentration de ces contrats de travail de moins d’un mois sur quelques secteurs : hébergement-restauration, services administratifs, réparation automobile, transports, activités médico-sociales, arts et spectacles.

Un phénomène qui rappelle que l’essor des contrats courts répond à des logiques sectorielles, comme l’activité saisonnière pour l’hôtellerie-restauration ou le besoin d’une continuité de services dans les activités médico-sociales, mais pas seulement.

L’Unédic souligne notamment la différence d’impact sur le nombre de contrats courts entre les entreprises dont la compétitivité se gagne par la réduction des coûts et celles qui optent pour une compétitivité par la qualité de leurs produits ou services. Pour analyser les raisons d’augmentation des embauches en contrats courts, l’Unédic avait missionné le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) pour interroger les entreprises sur leurs pratiques.

De cette enquête, il ressort que les entreprises qui favorisent la compétitivité-coût s’appuient sur une division forte du travail propice aux contrats courts, avec la mise en place de réembauches régulières d’un ou plusieurs mêmes employés par un même employeur. C’est ce qu’on appelle une « relation suivie ». « Les quatre cinquièmes des embauches en CDD d’un mois ou moins se font chez un ancien employeur », précise l’Unédic. Les « relations suivies » concernent quelque 400 000 personnes.

En revanche, les entreprises qui privilégient la compétitivité par la qualité anticipent davantage et « tentent de circonscrire leurs difficultés de recrutement…

Les premières universités de France

Même si la France a été caractérisée par d’illustres penseurs, selon le classement effectué par QS World University Rankings® 2016-2017, seulement deux universités françaises se trouvent dans le Top 100 des universités mondiales : l’École Normale Supérieure de Paris en 55ème position et de l’Ecole Polytechnique Paris Tech en 33ème position.

Classement des meilleures universités française

École Normale Supérieure :

Considérée comme la meilleure université française, les procédures de sélection sont extrêmement complexes, y compris les examens oraux et écrits. Ils cherchent les meilleures transcriptions. D’ailleurs, seuls les étudiants étrangers sont acceptés pour les cours de troisième cycle.

Seulement  200 étudiants sont sélectionnés chaque année, dont 100 vont étudier les sciences et les 100 autres les sciences humaines. Pendant leurs études, les éléments sélectionnés recevront environ 1 300 € par mois de terrain, qu’ils devront rembourser sur une période de 10 ans dans le secteur public.

L’ENS possède un autre siège en Italie qui permet l’échange entre les deux universités. Elle a de même des accords de recherche avec de nombreuses institutions d’élite dans le monde entier, telles que l’Université de Cambridge et l’Université d’Oxford.

École Polytechnique:

Aussi connu que l’École Normale Supérieure, elle se base spécifiquement sur les modalités de la science et de la technologie, ce qui se reflète dans la devise de l’université “Pour la patrie, la science et la gloire”.

Il offre une approche interdisciplinaire en adoptant l’enseignement de premier cycle et la recherche postuniversitaire et il est obligatoire de suivre un cours en sciences humaines et sportives. Comme l’université est administrée par le ministère de la Défense, il est obligatoire de faire 8 mois de service militaire pendant la première année.

Université Pierre et Marie Curie:

Elle a été créée après la division de l’unité à Paris en 1970. Il est considéré comme le plus grand complexe médico-scientifique du pays, avec 8 hôpitaux et 120 laboratoires de recherche.

Située dans le quartier latin de Paris, elle accueille chaque année environ 30 000 étudiants, dont 20 % d’étrangers.

Plusieurs anciens élèves ont reçu le prix Nobel de physique, de chimie et de médecine, en plus de ceux remportés par Pierre Curie et Marie Curie en 1903. Actuellement, plus de 5 000 chercheurs travaillent dans les domaines des sciences de la santé, de l’environnement et de l’énergie.

Paris – Université du Sud:

Avec ses 30 000 étudiants, dont quelque 5 000 internationaux de 125 pays, deux prix Nobel et quatre médailles Field ont été formés dans ses anciennes salles de classe.
L’université contribue à la physique et à la chimie et est à la base de nombreux laboratoires d’élite dans des domaines tels que la physique nucléaire, l’astrophysique, la physique atomique, la nanoscience et la physique des particules.

Université Paris Diderot:

Située au centre de Paris et à côté de la Bibliothèque nationale de France, au bord de la Seine, on trouve la plus jeune université de tout le territoire français, sa création remonte à 2007.

Elle se caractérise par une approche multidisciplinaire de l’enseignement. Elle coopère également avec un grand nombre d’autorités éducatives dans différents domaines de recherche.

Ecole Normale Supérieure de Lyon:

Fondée en 1880 se trouve à Lyon, elle propose 12 cursus d’études et 45 masters différents basés principalement sur les sciences et les sciences humaines.

Le plus attirant dans cette université, c’est qu’il existe différents clubs d’étudiants où vous pouvez passer du temps libre, principalement consacré au sport, à l’art et à la culture.

Université Joseph Fourier:

Le campus est situé dans les Alpes-Rhodes à Grenoble et à seulement une heure des pistes de ski. Avec environ 17 000 étudiants par an, elle compte un grand nombre d’étudiants étrangers.

Descartes Université de Paris

Reconnue pour la qualité de son enseignement en sciences de la santé et en sciences humaines, elle accueille environ 28 000 étudiants par an, dont 17 % d’étrangers.

Elle occupe le 8ème rang du classement des meilleures universités parisiennes et son architecture est une merveille pour les yeux.

Université d’Aix-Marseille

C’est l’une des plus anciennes universités de France. Fondée en 1409, bien que sa dernière réforme date de 2012. Elle a d’une grande réputation, ou des grands économistes, juristes et diplomates ont étudié.

Ne plus trahir nos désirs

« Fonctionner ou exister ? », de Miguel Benasayag. Editions Le Pommier, 140 pages, 14 euros.

Livre. « Du berceau au cercueil, on désire être évalué, pour mieux éviter d’exister, pour essayer d’être des machines performantes », constate Miguel Benasayag. Cette tendance n’est pas réservée aux petits employés ou ouvriers, bien au contraire : « Tout le monde est invité, toute sa vie, à se vivre comme un bilan de compétences », estime le philosophe, qui, lors de ses passages à l’université, a pu constater « qu’un tel n’allait pas écrire un article qui ne concernerait pas exactement son domaine, par peur de représailles », et que le doctorat, le postdoc et la carrière sont là pour servir le curriculum, et non les affinités ou les curiosités électives. « Ainsi les gens qui réussissent dans l’élite ne vivent-ils souvent pas non plus : ils font bien attention à fonctionner », regrette l’auteur de Fonctionner ou exister ?

Psychanalyste et chercheur en épistémologie, Miguel Benasayag travaille sur l’hybridation entre le vivant, la culture et les artefacts créés par « le consortium constitué par les nanotechnologies, les biotechnologies, l’informatique et les sciences cognitives ». Comment canaliser et accompagner cette hybridation ? Comment ne pas écraser ce qui, du vivant et de la culture, en fait la singularité ?

Dans La Singularité du vivant (Le Pommier, 2017), il proposait un modèle organique permettant de comprendre ce qui, du vivant et de la culture, n’était pas réductible à des machines. Dans son nouvel essai, il s’attelle à identifier cette différence comme ce qui distingue le « fonctionnement » de l’« existence », et dénonce les travers d’une époque où le fonctionnement colonise l’existence, non sans conséquences tragiques.

Sous couvert d’« entertainment », nos sociétés nous habituent de plus en plus à supporter, voire désirer, des vies disciplinées dans un monde numérique, des vies pour lesquelles notre quotidien est préordonné. Alors…

Comment réagir à une agression entre salariés ?

Dès qu’il a été informé des faits fautifs, l’employeur doit « prendre les mesures immédiates propres à les faire cesser ».
Dès qu’il a été informé des faits fautifs, l’employeur doit « prendre les mesures immédiates propres à les faire cesser ». Philippe Turpin / Photononstop

Question de droit social. Dans cette petite société d’expertise-comptable, l’animosité entre M. X et M. Z est connue de tous : ces deux collègues ne s’adressent plus la parole depuis des années. Mais le 29 juillet 2013, M. Z est agressé verbalement par M. X, puis le 11 décembre verbalement et physiquement, selon ses dires.

A la suite de son licenciement pour inaptitude en 2015, M. Z assigne son employeur pour « manquement à l’obligation légale imposant à l’employeur de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs ». A ce titre, la cour d’appel de Nîmes lui octroie 3 000 euros de dommages-intérêts.

Lire aussi Un Français sur quatre dit avoir été victime de propos ou comportement hostiles au travail

S’ensuit un pourvoi de l’employeur, qui rappelle que, huit jours après le premier incident, il avait organisé une réunion avec les deux protagonistes, où M. X avait présenté ses excuses. Et après la seconde altercation, il avait adressé un sévère courrier à M. X, lui ordonnant de cesser tout comportement agressif.

Mais le 17 octobre 2018 la Cour de cassation a rejeté le pourvoi : « Bien qu’ayant eu connaissance des répercussions immédiates causées sur la santé de M. Z par une première altercation avec l’un de ses collègues, des divergences de vues et des caractères très différents voire incompatibles des protagonistes et donc du risque d’un nouvel incident, la société n’avait pris aucune mesure concrète hormis une réunion le lendemain de l’altercation et des réunions périodiques de travail concernant l’ensemble des salariés ; elle n’avait ainsi pas mis en place les mesures nécessaires permettant de prévenir ce risque, assurer la sécurité du salarié et protéger sa santé physique et mentale. »

Des « mesures immédiates »

Maladie grave en entreprise : comment éviter la double peine pour le salarié

« La peur de se retrouver hors du corps social peut d’ailleurs pousser certains malades qui le peuvent à dissimuler leur pathologie. »

Nathalie Vallet-Renart aime citer ces vers de Verlaine pour décrire l’état d’esprit d’une salariée retrouvant le chemin du travail après une période de traitement : « Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre ». Pour la directrice générale de l’association Entreprise et cancer, qui a elle-même été touchée par la maladie en 2010, l’épreuve transforme en profondeur ceux qui y ont été confrontés. « On prend conscience de sa vulnérabilité, de la possibilité de sa mort. Cela oblige à reconsidérer ses priorités de vie et notamment la question du lien au travail. » C’est ce qu’elle nomme « l’effet cancer ».

Marie (le prénom a été modifié) l’a aussi ressenti. Cette trentenaire, cadre au service achats d’une multinationale, a dû s’éloigner deux ans de son bureau, enchaînant un congé de maternité et le traitement d’un cancer du sein. Revenue voici un an en mi-temps thérapeutique, elle reconnaît aujourd’hui qu’elle « voit les choses différemment. J’ai appris à faire le tri, à distinguer ce que je jugeais essentiel ou pas. J’avais envie auparavant de faire carrière… Cela me semble désormais un peu futile. Et je pense être capable de dire “stop” si le travail demandé ne me semble pas réaliste ».

Comme Marie, nombre de salariés touchés par une maladie grave assurent que cette épreuve a questionné en profondeur leur rapport à l’entreprise. Une relation complexe avec l’organisation, mêlant prise de distance, mais aussi, dans le même temps, attachement au quotidien professionnel. Marie reconnaît ainsi avoir été satisfaite de reprendre le travail, pour « retrouver un cadre, un lien social, la vie normale en somme ». « Quand vous sortez du milieu professionnel, vous n’êtes “plus rien”, votre utilité sociale disparaît », justifie Mme Vallet-Renart.

« Crainte d’être mis à l’écart »

En 2002, une sclérose en plaques a obligé Jocelyne Nouvet-Gire à quitter son emploi de greffière. « Cela…

Ascoval, Jean Caby, Froneri… l’industrie du Nord est à la peine

A l’usine Jean Caby de Saint-André-Lez-Lille (Nord), le 28 juin.

Ce mercredi, le tribunal de grande instance de Strasbourg a repoussé sa décision sur l’aciérie nordiste Ascoval, accordant de fait un délai de cinq semaines au repreneur Altifort pour tenter de boucler son dossier et sauver cette usine sidérurgique, qui emploie 281 salariés.

Mardi 6 novembre, le directeur de cette aciérie de Saint-Saulve, près de Valenciennes (Nord), se disait « confiant » après des mois d’incertitude. « Le travail a repris lundi comme prévu et, sur la recherche de nouveaux clients, on avance », confiait Cédric Orban, juste après s’être entretenu avec un prospect indien. Il y a dix jours à peine, les salariés en grève bloquaient leur outil de travail, écœurés par l’attitude de Vallourec, propriétaire d’Ascoval à 40 %. Le groupe, qui a affiché une perte de 307 millions d’euros au premier semestre 2018, a jusqu’ici refusé de soutenir l’offre de reprise du franco-belge Altifort.

Après une forte médiatisation, le dossier Ascoval fait désormais partie des sujets brûlants de Bruno Le Maire. La semaine dernière, le projet de reprise proposé par Altifort a été jugé « solide » par le ministre de l’économie même s’il reste à confirmer le carnet de commandes, consolider le plan de financement et convaincre les banques de participer. Le président de la République a lui-même déclaré lundi dans la presse qu’il « peut y avoir un avenir pour le site Ascoval ». Le président de la région des Hauts-de-France reste prudent. Ancien agent d’assurances, d’un naturel méfiant, Xavier Bertrand a pour habitude de dire : « Tant que ce n’est pas signé, ce n’est pas fait. »

Le maintien de l’industrie, un combat permanent

Ne pas crier victoire d’autant que d’autres dossiers régionaux rappellent que le maintien de l’industrie est un combat permanent. A Beauvais (Oise), les salariés de Froneri (ex-Nestlé) ont appris le 10 octobre que leur usine fermerait ses portes en mars 2019. « C’est un coup…