Quatre défis économiques pour la France en 2021

Quatre défis économiques pour la France en 2021

« Prudente et entourée d’incertitudes », comme l’ont souligné les experts de l’Insee dans leurs prévisions pour 2021, la reprise économique l’an prochain devra composer avec plusieurs inconnues majeures. Parmi elles, quatre sont particulièrement surveillées par les conjoncturistes, car elles détermineront en partie le rythme du rebond : l’accélération des défaillances d’entreprises, l’évolution du marché du travail et la hausse du chômage, le niveau de la consommation et de l’épargne. L’accroissement des inégalités, qui résulte notamment des points précédents, revêtira pour sa part une dimension politique.

Affronter le « mur des faillites »

Grâce aux filets de sécurité octroyés par l’Etat, les défaillances d’entreprises ont chuté de près de 40 % cette année par rapport à 2019. Mais que se passera-t-il lorsqu’elles devront rembourser les quelque 127 milliards d’euros de prêts garantis par l’Etat (PGE) déjà accordés, et que, parallèlement, le dispositif de chômage partiel sera réduit ? La situation devrait alors s’inverser, prédisent tous les économistes.

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Selon l’assureur Euler Hermes, le nombre de faillites va passer de 33 000 en 2020 à 50 000 en 2021 puis 60 500 en 2022. Environ 180 000 emplois seraient ainsi détruits en 2021, selon Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

L’accélération des faillites pourrait même jouer le rôle d’une bulle, en se répercutant sur les divers créanciers des entreprises : banques, fournisseurs, bailleurs, Etat…, analyse David Cayla, chercheur au Groupe de recherche angevin en économie et management (Granem) et maître de conférences à l’université d’Angers. Elle déclencherait alors un redoutable mécanisme de propagation de la crise depuis les secteurs les plus touchés (hôtellerie, restauration, loisirs, tourisme…) vers d’autres pans de l’économie, voire vers la sphère financière.

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Pour éviter cet enchaînement pernicieux, le gouvernement s’emploie à allonger au maximum l’échéancier de remboursement des PGE, qui peut désormais aller jusqu’à cinq ans, avec une année de décalage de remboursement du capital. Bruno de Moura Fernandes, économiste chez Coface, attire l’attention sur l’importance de ne pas enlever prématurément les dispositifs d’accompagnement destinés aux entreprises. Non seulement cela aurait pour effet d’accélérer les défaillances, mais de plus, « si vous retirez le soutien trop tôt, tout ce que vous aurez dépensé jusque-là ne sera pas efficace ».

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LJD

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