Pénuries de saisonniers : le gouvernement présente des mesures centrées sur le logement et la formation
« Les clients sont là mais on manque de main d’oeuvre. » Partout la même complainte. Alors que les métiers de l’hôtellerie-restauration figurent parmi ceux les plus en tension, les ministres du travail, Olivier Dussopt et son homologue au tourisme, Olivia Grégoire, ont détaillé, ce mardi 30 mai, lors d’un point presse les premières mesures visant à faciliter le recrutement de saisonniers.
« En 2022 déjà sur les 150 000 postes de saisonniers nécessaires, seule la moitié a été pourvue », rappellent les cabinets des deux ministères pour justifier ce plan, ajoutant que « leurs recrutements avaient alors baissé de 30 % ». « L’an dernier, 59 % des hôtels et restaurants avaient effectivement dû freiner leur activité durant l’été faute de saisonniers », souligne Vincent Sitz, président de la commission emploi formation du Groupement des hôtelleries et restauration de France. Pour 2023, Il chiffre à 30 000, voire 40 000, le nombre d’emplois supplémentaires à pourvoir par rapport à l’an dernier.
Subvention de 10 millions d’euros aux entreprises
En guise de réponse, le gouvernement s’appuie sur un plan évolutif sur trois ans portant à la fois sur la formation, l’accompagnement et l’aide au logement de ces saisonniers. Sur le premier volet, l’objectif est de promouvoir, dans le cadre de Pôle emploi, des formations courtes – 35 à 150 heures – par exemple sur les connaissances basiques dans la restauration, et ce en vue d’élargir le vivier de personnes à recruter. Une augmentation du budget formation est prévue par le biais d’une subvention supplémentaire de 10 millions d’euros aux entreprises (dans le cadre du plan FNE-Formation) pour répondre aux besoins les plus critiques.
Pôle emploi sera également sollicité avec les employeurs en vue d’accompagner les saisonniers une fois leur saison terminée afin de les orienter de manière systématique vers des formations et des emplois. « Plus de la moitié des saisonniers ne travaillent pas en intersaison et vivent d’assurance chômage ou de rien », ajoute-t-on au sein des ministères, qui prévoient de mener l’expérience sur une quinzaine de sites dans sept régions du littoral français.
Dans un contexte d’augmentation des loyers, le logement reste l’un des enjeux les plus centraux pour attirer les saisonniers. Pour parer à ces difficultés, le gouvernement envisage donc de lancer en juin une plate-forme numérique visant à rassembler l’ensemble des offres de location disponibles dans les parcs publics, associatifs et sociaux. Il mobilisera par ailleurs, dès cet été, 2000 logements universitaires et issus d’internat scolaire. Un chiffre relativement faible, comme le concède l’entourage des ministres, en raison de la réticence de certains directeurs d’établissements à louer ces logements faute de personnel disponible l’été. « L’idée est de partir avec ceux qui sont d’accord et de voir si, à terme, nous pouvons aller au-delà de 6 000 logements, ce qui à notre sens constituera le potentiel d’ici 2025 », rétorque-t-on au sein des cabinets ministériels.
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