Les titres de l’éditeur du magazine « Têtu » vendus à plusieurs acquéreurs
La fin d’un long suspense. Six mois après avoir été placé en redressement judiciaire, plus de deux mois après avoir envisagé un plan de continuation, le groupe I/O Media va être finalement partagé entre trois repreneurs. La filiale Côté Maison de Prisma Media (propriété du groupe Vivendi) va reprendre les titres The Good Life et Ideat, tandis que le groupe SOS met la main sur le magazine d’actualité LGBT Têtu – cofondé en 1995 par l’homme d’affaires Pierre Bergé. Enfin, Opéra Magazine basculera chez Vendome Publication, qui édite notamment le trimestriel Dreams, spécialisé dans la joaillerie, la bijouterie et l’horlogerie.
Ainsi en a décidé le tribunal de commerce de Paris dans une décision communiquée vendredi 19 avril dans l’après-midi, à la suite de l’audience qui s’est tenue le 4 avril. Quatre candidats à la reprise étaient alors présents : Prisma Media (Capital, Ça m’intéresse, Cuisine actuelle, etc.) en la personne de sa présidente Claire Léost, ainsi que le groupe Bleu Petrol (Résidences Décoration, Guitar Part, etc.), filiale de l’agence de communication Raykeea, Vendome Publication et le groupe associatif spécialisé dans l’économie sociale et solidaire SOS, intéressé par le titre Têtu, complétaient le quatuor.
A l’origine, ils avaient eu jusqu’à fin janvier pour déposer leurs offres. Celles-ci ayant paru insuffisantes, le délai avait été allongé jusqu’au 29 mars pour les améliorer. C’est ainsi que, bien qu’arrivée hors délai, l’offre du groupe SOS (majoritaire à 51 %, avec la Fondation Le Refuge à 49 % du capital) a tout de même pu être prise en compte. Ce dernier n’est pas vraiment un inconnu pour les plus anciens de Têtu, ni même pour Albin Serviant.
« Un motif de fierté »
Le groupe SOS, groupe dirigé par Jean-Marc Borello, est un actionnaire minoritaire de I/O Media depuis 2018 et il a loué un temps des locaux à la rédaction de Têtu, dans le 10e arrondissement de Paris. En 2020, il avait également participé à une levée de fonds de 1,4 million d’euros.
« Cette combinaison des offres est vraiment une sortie par le haut », se réjouit Albin Serviant, le patron du groupe initialement baptisé Têtu Ventures. « Têtu était mon projet de cœur depuis 2017, et avoir réussi la diversification autour de la marque média constitue un vrai motif de fierté pour moi », expliquait au Monde à la mi-avril l’ex-entrepreneur de la French Tech, qui revendique volontiers sa proximité avec Emmanuel Macron. « J’ai voulu y arriver avec les autres titres, mais ça n’a pas été le cas », concède-t-il.
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