Les casinos Partouche appellent deux anciens « grands flics »
Fabrice Paire, le président du directoire de Partouche, en janvier 2016, au siège du groupe dans le 17e arrondissement de Paris. MARTIN BUREAU / AFP
Elle a fait la leçon à Françoise Sagan, réussi à arrêter le tueur en série Guy Georges, été la première femme à la tête des « stups », de la « mondaine », de la pénitence du banditisme, de la « crim’» puis du 36, quai des Orfèvres. Il a commandé les Renseignements généraux en Corse, et connaît très bien le milieu nationaliste et le grand banditisme. Avec Martine Monteil et Eric Battesti, ce sont deux acteurs de la police dont Partouche a annoncé le recrutement, mardi 8 janvier. Deux « grands flics » grâce auxquels le groupe de casinos espère améliorer ses relations, aujourd’hui critiques, avec le ministère de l’intérieur.
« Nous voulons entretenir des rapports fluides avec notre tutelle, et ces deux éminentes personnalités qui ont fait carrière au ministère nous accompagneront en ce sens, mentionne Fabrice Paire, le président du directoire de Partouche. Elles interviendront aussi sur les sujets de sûreté, de protection des personnes et des biens, de lutte contre la fraude et le blanchiment. » agissant comme consultants extérieurs, Martine Monteil et Eric Battesti seront directement reliés au numéro un de Partouche, comme conseillers du président.
Il n’est pas exceptionnel que d’anciens hommes forts de la police ou de la gendarmerie partis en retraite assez jeunes passent dans le privé. Ils peuvent poursuivre à y utiliser leurs compétences en matière de sécurité et leurs carnets d’adresses. Mais ils optent en général pour de grands groupes. C’est ainsi que Bernard Squarcini, l’ancien patron du renseignement intérieur, a travaillé pour LVMH, que Christian Flaesch, ex-chef du « 36 », est devenu l’homme-clé de la sécurité d’Accor, ou encore que Total a recruté le général Denis Favier, ancien directeur général de la gendarmerie.
Une attaque spectaculaire dans son casino de Cannes
Avec un chiffre d’affaires de 410 millions d’euros en 2018, le groupe de la famille Partouche ne lutte pas dans la même catégorie. « Mais notre activité est plus directement liée à celle du ministère, argumente M. Paire. Nous sommes en contact permanent avec l’intérieur. En un an, nous avons eu plus d’une dizaine de contrôles du service central des courses et jeux, ne serait-ce que pour renouveler nos autorisations. » Barrière, le principal rival de Partouche, a d’ailleurs fait lui aussi appel à un ancien de la PJ, Roland Gauze.
Partouche avait une nécessité particulière de « fluidifier » ses relations avec la Place Beauvau. En mars 2018, la police a effectué une descente spectaculaire dans son casino de Cannes (Alpes-Maritimes). Deux administrateurs du casino ont été mis en examen. En Bourse, l’action a sur le champ dévissé de 15 %, et depuis, elle a poursuivi sa baisse. Même si Partouche assure que l’affaire fera « pschitt », les investisseurs n’aiment pas le grabuge…