Le télétravail est de plus en plus porté par les femmes, qui en veulent toujours plus

Le télétravail est de plus en plus porté par les femmes, qui en veulent toujours plus

Le télétravail est de plus en plus porté par les cadres (61 % contre 45 % en 2021) et par les femmes (51 % contre 43 % en 2019). C’est ce que révèlent, mardi 5 novembre, deux études de la direction de l’animation, de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère du travail qui se sont penchées sur l’évolution de ce mode d’organisation du travail.

La part de ceux qui travaillent à distance, après s’être envolée pendant la pandémie, a régulièrement diminué ensuite, jusqu’à représenter un salarié sur quatre (26 %) en 2023, et un peu plus d’un actif sur trois, selon Eurostat. Ils étaient 6,1 millions de salariés à télétravailler en 2023.

Les télétravailleurs sont en fait majoritairement des télétravailleuses, que ce soit un jour par semaine (52 % de femmes) ou deux jours (53 % de femmes), mais pas au-delà (47 % de femmes contre 53 % d’hommes).

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Les conditions du télétravail se sont améliorées au point que les télétravailleurs ont globalement un meilleur environnement de travail que les non-télétravailleurs, qu’on parle d’autonomie, de reconnaissance ou d’exigences émotionnelles. « Les télétravailleurs déclarent moins fréquemment être sous pression, ils disent avoir plus d’autonomie », illustre le statisticien Mikael Beatriz, qui précise, concernant la charge mentale, que les femmes font tout autant de tâches domestiques qu’elles soient en télétravail ou pas. « Les écarts hommes-femmes de charge mentale liée au travail domestique sont ainsi accrus en cas de télétravail », analyse la Dares.

L’écart avec les hommes s’est accentué

Les télétravailleurs déplorent moins souvent (14 % en 2023) qu’auparavant (22 % en 2021), et moins souvent que les autres salariés (26 % en 2023), l’insuffisance de moyens pour travailler. Sauf les femmes qui « signalent un peu plus souvent [que leurs homologues masculins] des moyens insuffisants ou inadaptés », remarque la Dares.

Ce qui ne les empêche pourtant pas d’être proportionnellement plus nombreuses à souhaiter télétravailler davantage. En deux ans, l’écart avec les hommes s’est même accentué sur ce sujet. Ensemble, en 2023, plus d’un million de salariés souhaitaient télétravailler davantage, souligne la direction de l’animation, de la recherche, des études et des statistiques. « Le décalage est plutôt linéaire, le souhait exprimé est un jour de plus par rapport à l’existant », précise Louis-Alexandre Erb, chargé d’études sur les conditions de travail et la santé à la Dares. En 2023, la moitié des télétravailleurs pratiquaient un jour par semaine ou quelques jours ou demi-journées par mois. Les autres plutôt deux jours, voire trois ou plus (5 % des salariés).

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