« La Participation des salariés » : comment concilier responsabilité, participation des salariés et efficacité de l’entreprise

« La Participation des salariés » : comment concilier responsabilité, participation des salariés et efficacité de l’entreprise

« La Participation des salariés », de Patricia Crifo et Antoine Rebérioux. Les Presses de Sciences Po, 128 pages, 9 euros.
« La Participation des salariés », de Patricia Crifo et Antoine Rebérioux. Les Presses de Sciences Po, 128 pages, 9 euros.

Le livre. Voici une donnée qu’il faudrait toujours garder à l’esprit lorsqu’on annonce la fin proche du travail et qu’on déclare que le futur appartient aux free-lance : en 2018, en France, dans le secteur privé, ce sont toujours 19,4 millions de personnes qui vivent leur expérience au travail en tant que salariés. « Comprendre et analyser le travail en France, c’est se pencher d’abord sur le travail salarié », rappellent Patricia Crifo et Antoine Rebérioux dans La Participation des salariés (Les Presses de Sciences Po).

Alors que la loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) du 22 mai 2019 prescrit une plus grande participation des salariés au capital et aux décisions stratégiques de l’entreprise, la professeure d’économie à l’Ecole polytechnique et le professeur d’économie à l’université de Paris analysent les liens entre engagement et performance. Comment concilier les exigences de responsabilité, de participation et d’efficacité ? Comment associer les employés à la gouvernance ?

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Jusque dans les années 1970, l’intégration des travailleurs dans l’entreprise reposait sur un échange entre protection et subordination. « Un salarié travaille, sous les ordres d’un employeur et n’est pas là pour donner son avis ou participer aux décisions prises dans l’entreprise », explicitent les professeurs. Cet édifice va progressivement s’éroder sous le coup de deux mutations parallèles.

La première mutation concerne le travail lui-même. A partir des années 1980 se développent de nouvelles formes d’organisation du travail visant à rompre avec un modèle appréhendé sous le seul angle de la subordination. « La promotion de l’autonomie et l’affaiblissement du principe hiérarchique sont perçus comme un moyen d’accroître la productivité et de redonner du sens au travail salarié », soulignent les auteurs.

Vecteur de création de valeur

La deuxième mutation concerne l’entreprise : avec la prise de conscience de l’essoufflement de notre modèle de développement et des dommages environnementaux et sociaux que peut produire l’activité économique, la responsabilité des entreprises est de plus en plus sollicitée. « Ces deux mutations vont se conjuguer pour mettre au-devant des réflexions la participation des salariés aux décisions », résument la membre du Crest et le membre du Ladyss.

S’il emprunte à d’autres sciences sociales et à l’analyse juridique, l’ouvrage opte pour un regard essentiellement économique. Il analyse différents dispositifs de participation des salariés : droit économique du comité d’entreprise, négociation collective, représentation au conseil d’administration…

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LJD

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