La concurrence pèse sur les compagnies aériennes low cost

La concurrence pèse sur les compagnies aériennes low cost

L’augmentation des prix des carburants et la croissance de la concurrence affectent les comptes des entreprises.

Bjorn Kjos, patron de la compagnie norvégienne à bas coût Norwegian, à Buenos Aires, en mars 2018.

Bjorn Kjos, patron de la compagnie norvégienne à bas coût Norwegian, à Buenos Aires, en mars 2018. Marcos Brindicci / REUTERS

Avis d’orage sur le low cost ! Coup sur coup, Norwegian et Ryanair, deux des fleurons européens des compagnies pas cher, ont fait état de leurs problèmes. La norvégienne, pionnière du low cost long-courrier, a annoncé, mercredi 16 janvier, qu’elle allait réduire la voilure. Norwegian va fermer cinq de ses bases en Europe, sur les îles espagnoles de Palma de Majorque et Tenerife, ainsi qu’à Rome, mais aussi aux Etats-Unis, à Newburgh (New York) et à Providence (Rhode Island). Son objectif : réduire les coûts, alors que la compagnie a accumulé une dette de plus de deux milliards d’euros, en raison d’une croissance à marche forcé, à coups de commandes géantes d’avions, d’ouverture de bases et de destinations.

Pour l’heure, seules les bases desservies par des Boeing 737 Max de l’entreprise sont intéressées. Cette décision, qui doit lui permettre d’économiser 200 millions de dollars (175 millions d’euros), fait écho à l’annonce, en septembre 2018, de son intention de se séparer de ses 737 déjà en service et de revendre les 90 Airbus moyen-courriers qu’elle a commandés et qui doivent lui être livrés dans les prochaines années.

Norwegian n’est pas la seule à battre de l’aile. Ryanair a restauré en baisse ses prévisions de bénéfices, vendredi 18 janvier. C’est la deuxième fois, en quatre mois, que la compagnie irlandaise dirigée par l’inamovible Michael O’Leary doit se plier à cet exercice. Au sortir de l’été 2018, à l’occasion de la présentation des résultats semestriels, le bouillant patron de la société irlandaise avait pointé du doigt la grève des pilotes et des personnels de cabine, ainsi que la remontée des prix du kérosène, pour expliquer des prévisions de bénéfices en berne. Désormais, Ryanair met en avant la chute des tarifs aériens, cet hiver 2018-2019, qui pourraient, selon elle, dégringoler de 7 % au lieu des 2 % attendus.

Etrangement, bons taux de remplissage

La compagnie à bas coût prévoit aussitôt d’engranger un bénéfice pour l’exercice 2018-2019, qui sera clos fin mars, compris entre 1 milliard et 1,1 milliard d’euros. Des chiffres qui la situent loin de son record de 2017-2018, quand la compagnie avait, alors, dégagé un gain de 1,45 milliard d’euros. Et l’optimisme n’est guère de mise. La direction de Ryanair n’exclut pas d’abaisser ses prévisions si les tarifs des billets d’avions devaient encore reculer.

Etrangement, les low cost souffrent, alors que leurs taux de remplissage sont au vert. Ainsi, Ryanair attend une hausse de son trafic passager de 9 %, pour atteindre 142 millions de clients transportés en 2019. Norwegian est dans le même cas. En 2018, le groupe a battu ses records, avec 37,34 millions de passagers. Une progression de 13 % d’une année sur l’autre. Cet afflux de passagers touche toutes les compagnies low cost. C’est notamment le cas de Transavia France, filiale à bas coût d’Air France. En 2018, la quarantaine d’appareils de sa flotte a transporté 15,8 millions de passagers. Un chiffre en augmentation de 7,1 %.

 

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LJD

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