Disneyland Paris : cinq salariés dans l’attente d’un éventuel licenciement à la suite des grèves
A Disneyland Paris, le mécontentement social perdure. Après les grèves qui ont perturbé le parc d’attractions en mai et en juin, quatre salariés ont été reçus, mardi 25 juillet, par la direction en vue d’un entretien préalable à un éventuel licenciement alors qu’un cinquième, également concerné, est actuellement en congés.
Ces employés, parmi lesquels figurent deux représentants du personnel de l’UNSA, avaient participé aux manifestations pour réclamer une augmentation des salaires de 200 euros net par mois, ainsi qu’un paiement double des dimanches travaillés et le doublement des frais kilométriques pour suivre le rythme de l’inflation. Afin de calmer le jeu, la direction avait, quant à elle, mis en avant le fait que la négociation annuelle obligatoire sur les salaires de 2024 était avancée et qu’elle démarrerait dès la fin du mois d’août, avec plusieurs réunions en septembre.
D’après l’UNSA, la direction reprocherait aux salariés l’agitation induite par les manifestations, qui aurait pu, selon elle, entraîner des situations dangereuses pour les clients du parc. Elle se plaindrait également de l’annulation d’un spectacle le 6 juin et du préjudice financier consécutif aux réclamations de remboursement de la clientèle.
« Il n’y a rien dans leur dossier, insiste un délégué de l’UNSA sous le couvert de l’anonymat. On nous reproche l’occupation abusive des lieux, d’avoir porté atteinte au travail des non-grévistes, alors que c’est le principe d’une grève que de pénaliser financièrement l’entreprise pour obtenir gain de cause », poursuit-il, rappelant par ailleurs que les manifestants étaient « plus d’un millier dans l’enceinte du parc ».
Plusieurs élus ont réagi
A lire la pétition qui circule au sein du groupe, et signée à ce stade par 897 salariés, l’objectif de cette convocation est clair : « La direction cherche à nous faire peur et à se venger à la suite du mouvement anti-inflation de mai et juin, où nous étions plus d’un millier à nous prononcer, faire grève ou débrayer pour les 200 euros et d’autres revendications, toutes légitimes », écrivent les auteurs, qui affichent, en la signant, leur volonté de s’opposer à toute sanction et à tout licenciement des salariés grévistes. Interrogée par Le Monde, la direction s’est bornée à un commentaire laconique : « Afin de préserver les droits de nos salariés et ceux de l’entreprise, nous ne commentons pas les procédures internes. »
La nouvelle a fait réagir plusieurs élus qui, mercredi 19 juillet, ont adressé un courrier à Natacha Rafalski, la PDG de Disneyland Paris, dans lequel ils défendent le droit de grève. « Nous serons vigilant-es à ce que ce droit constitutionnel soit bien appliqué chez Disneyland Paris, que rien d’illégal ne vienne l’entraver, ne serait-ce que par des pressions ou des menaces dissimulées », ont mis en garde les députés LFI de Seine-et-Marne Ersilia Soudais et Maxime Laisney, ainsi que la conseillère régionale LFI d’Ile-de-France, Julie Garnier.
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